Le chiffre d’affaires de la sous-traitance électronique en France a reculé au premier trimestre 2016

Le 20/05/2016 à 11:26 par Didier Girault
ABB

Le chiffre d’affaires de la sous-traitance électronique en France a reculé de 3% par rapport au 4ème trimestre 2015 et de 2,2% par rapport au premier trimestre 2015. L’an passé déjà, les ventes de la profession avaient enregistré une hausse de seulement 1,3%, nettement moins importante que celles des années précédentes.

Au premier trimestre 2016, le chiffre d’affaires de la sous-traitance électronique de l’Hexagone a, selon le Snese, reculé de 2,2% par rapport au premier trimestre 2015 et de 3% par rapport au 4ème trimestre 2015. Ce recul n’est pas en lui-même alarmant, mais il aurait tendance à le devenir si l’on considère qu’en 2015, les ventes de la profession n’ont progressé que de 1,5% par rapport à 2014.

« Pour la première fois depuis 2009, je dois constater, pour l’année 2015, une faible progression de l’activité à 1,3% seulement », a déclaré Michel de Nonancourt, président du Snese, le 19 mai dernier, lors d’une assemblée générale du syndicat. « Nous nous étions habitués à des progression le plus souvent à deux chiffres », constate-t-il.

Comme explication de cette baisse d’activité, M. de Nonancourt pointe le fait que le marché de l’industriel, qui est le premier débouché de la sous-traitance en électronique en France, a peut-être atteint une limite. Dans ce domaine, « tout ce qui pouvait recevoir de l’électronique l’a peut-être reçu », suggère le président. Toutefois, ce malaise ne pourrait être que passager : « une nouvelle vague arrive, celle des objets connectés qui atteint l’industrie, et dont nous pouvons bénéficier très directement ».

Par contre, dans l’Hexagone, le tissu industriel est toujours en régression : « la production industrielle continue à baisser en France », déplore ainsi M. de Nonancourt.

Un manque de visibilité perturbant

Le président du Snese met aussi en avant les difficultés, pour la profession, que représente un dollar fort, tel que cette monnaie l’a été tout au long de 2015. « Un dollar fort a contribué à l’augmentation du prix des composants électronique », constate ainsi Michel de Nonancourt. Et même si les sous-traitants ont pu répercuter une partie de ces augmentations à leurs clients, et si « les fournisseurs ont fait des efforts pour lisser ces hausses », l’impact a été évalué par le Snese à quelque 2% du chiffre d’affaires.

Autre fléau, devenu chronique : le manque de visibilité « qui reste pénalisant et influe notamment sur l’investissement », selon le président. « La profession attend de ses clients la prise de conscience qui les fera sortir de l’urgence permanente », déclare-t-il. Tous auraient à y gagner : « Un meilleur respect de notre cycle de fabrication garantirait à nos clients une meilleure maîtrise des coûts de production, et nous permettrait de protéger nos marges et, surtout, de lancer de nouveaux programmes d’investissements », conclut ainsi M. de Nonancourt.

Une confiance malgré tout en hausse

Au premier trimestre 2016, malgré la baisse de chiffre d’affaires enregistrée par la sous-traitance en électronique de l’Hexagone, la confiance a augmenté, l’indice de confiance passant d’une valeur 4,82 au 4ème trimestre 2015 à 5,69.

Les perspectives d’investissement pour les trois mois à venir sont également en hausse : l’indice pour ce marqueur est passé de 0,47 au 4ème trimestre 2015 à 0,58 au premier trimestre 2016 ; cet indice est compris entre -3 (forte diminution des prévisions d’investissements) et +3 (forte augmentation des prévisions d’investissement).

« En augmentant leurs prévisions d’investissement pour le trimestre à venir, les entreprises ont conscience que la modernisation de l’outil de production est indispensable pour résister à la pression constante sur les prix », note Michel de Nonancourt. Ceci va dans le sens des recherches menées par le Snese sur l’utilisation, par la sous-traitance en électronique, de la robotique collaborative. Un démonstrateur sera exposé lors du prochain Midest (qui se tiendra à Villepinte, du 6 au 9 décembre 2016).
 

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