Les robots peinent à se démocratiser en France selon une étude de Xerfi

Le 28/03/2017 à 13:20 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Près de 3300 robots multifonctions ont été vendus en 2016 (+8,4%), plaçant ainsi le marché hexagonal au pied du podium européen. Mais de l’avis des experts de Xerfi-Precepta, le volume des livraisons se réduira à court terme.

La robotique industrielle française se porte plutôt bien. Près de 3300 robots multifonctions ont été vendus en 2016 (+8,4%), plaçant ainsi le marché hexagonal au pied du podium européen. Un dynamisme porté par des politiques publiques volontaristes, multipliant les dispositifs d’aides à l’achat. Mais de l’avis des experts de Xerfi-Precepta, le volume des livraisons se réduira à court terme avec la fin du dispositif de « suramortissement Macron ». Le chiffre d’affaires des entreprises spécialisées dans la robotique industrielle présentes commercialement ou industriellement en France reculera donc de 3% en 2017, avant de se redresser légèrement en 2018 et 2019 pour se stabiliser autour de 3200 unités.

Les robots ne suscitent pas seulement les convoitises des industriels. Les professionnels et les particuliers sont également intéressés par les nouveaux usages de cette technologie, qu’ils comptent bien appliquer à des secteurs aussi divers que la logistique, l’agriculture, l’armée, la santé, les jouets ou encore l’électroménager. Malgré cet engouement, les acteurs historiques (iRobot, Softbank Robotics, Lely…) peinent à passer à la vitesse supérieure. Les efforts de R&D ne permettront pas de commercialiser des robots « intelligents » avant 2020, même pour les robots professionnels. Du côté des particuliers, le risque de gadgétisation des robots domestiques plane déjà. Loin des fantasmes entretenus par l’imaginaire collectif, il n’y a rien de collaboratif ni même d’autonome dans les technologies existantes. La majorité des robots présentés comme « nouveaux » et « révolutionnaires » ne font en effet qu’élargir la gamme de produits au sein d’un marché déjà existant. Et au-delà des freins technologiques, le développement du marché reste bridé par son manque de rentabilité. En cause, des productions en petites séries qui ne permettent pas de dégager des bénéfices solides.

Une nouvelle dynamique sera initiée par les leaders des marchés en cours de robotisation (Asus dans les robots compagnons, Thales dans les robots militaires, Dyson pour les robots aspirateurs…), bien décidés à accélérer la diffusion des technologies en se les accaparant progressivement. Forts de leur savoir-faire marketing et de leur image de marque, ils espèrent convaincre les entreprises de l’intérêt économique des robots. Pour les ménages, également ciblés par cette « opération séduction », l’accent est davantage placé sur la valeur émotive et statutaire des machines. Surtout que la baisse des prix des composants et les pressions concurrentielles faciliteront l’émergence de robots d’entrée de gamme accessibles au grand public.

Face à l’intensification de la concurrence, les spécialistes de la robotique sont sommés de réagir. Pour les experts de Xerfi-Precepta, trois options s’offrent à eux. A l’image de Lely dans les robots agricoles et de Softbank Robotics dans les robots humanoïdes, ils peuvent décider de prendre le leadership sur leur segment d’activité. Une autre stratégie consisterait à se différencier sur des segments de niche. C’est la voie empruntée par Sepro Robotique, qui conçoit et commercialise des robots pour la plasturgie. Enfin, les opérateurs peuvent miser sur l’innovation pour se vendre à de nouveaux entrants qui chercheraient à internaliser des prestations dans le domaine de la robotique.
 

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