Les villes intelligentes prennent une longueur d’avance sur l’avenir de la mobilité

Le 12/03/2019 à 11:18 par La rédaction

 

Même si l’autonomie en est encore essentiellement à l’étape balbutiante de projet scientifique de recherche et développement, la connectivité des véhicules se fait de plus en plus présente aujourd’hui. 

Ce qui est une bonne nouvelle, car les voitures connectées offrent une part significative de l’avantage promis pour la société avec leur future complète autonomie, notamment en matière de sécurité, de gestion du trafic et de la navigation. Mais au-delà du tableau de bord, alors que le monde devient nettement plus urbain, la véritable star dans le domaine du transport, y compris les services de mobilité, les véhicules connectés et finalement autonomes, pourrait bien être les villes intelligentes.

Tous les nombreux avantages que l’on attribue à notre avenir de conduite autonome (réduction des émissions de carbone, réaménagement des paysages urbains à l’échelle humaine avec remplacement des parcs de stationnement par des jardins publics, réduction considérable du coût par kilomètre parcouru, services porte-à-porte personnalisés accessibles à une partie beaucoup plus importante de la population) dépendent peut-être avant tout d’une infrastructure publique toujours plus intelligente.

Les outils de conception Siemens créent de jumeaux numériques de puces, de véhicules, d’usines et de villes, accélérant ainsi l’innovation dans les transports.

 

Certains des gains et bienfaits existent déjà en raison d’une connectivité émergente entre les véhicules et l’infrastructure. Par exemple, les feux de circulation réactifs et les logiciels de gestion de la circulation aident le département des transports de Seattle à opérer une réduction spectaculaire de  40 % du temps de trajet les jours de circulation « les plus difficiles » le long d’un couloir particulièrement saturé. Les avantages s’additionnent considérablement au fil du temps, notamment dans une ville comptant l’une des pires circulations du pays. En une année moyenne de 260 jours de trajet, une diminution de seulement 10 minutes par jour permet à un habitant de Seattle de regagner 86 heures par an.

Bien d’autres avantages, notamment en matière de sécurité,  proviennent de ce que l’on appelle la technologie des véhicules connectés, qui relie les véhicules, les smartphones et les feux de circulation. En voici le principe de fonctionnement : un dispositif de communication spécialisée à courte portée de 5,9 GHz (DSRC) dans la voiture (installé en usine ou après acquisition du véhicule, ou encore  un téléphone compatible de 5,9 GHz transporté par le conducteur) diffuse des données de base sur la position, la direction, la vitesse du véhicule et bien d’autres informations.

Ces données sont recueillies par l’équipement routier qui, à son tour, renvoie les renseignements sur le compte à rebours des feux de circulation aux véhicules à proximité, en alertant les conducteurs d’éventuelles infractions aux feux rouges ou de la présence de piétons, de cyclistes, voire d’animaux sur la route. La technologie peut aller jusqu’à suggérer que la voiture déclenche le freinage automatique et l’évitement de collisions, d’après le calcul d’une collision potentielle avec un objet mobile en vue.

 

 

Les unités routières bidirectionnelles certifiées Siemens transmettent des données essentielles à la sécurité des véhicules, tout en envoyant des données sur les véhicules aux gestionnaires centralisés de la circulation, afin de coordonner et d’améliorer la circulation d’une intersection ou d’une région.

 

La technologie des véhicules connectés de Siemens est actuellement testée à New York, Ann Arbor, Columbus, Tampa et plus récemment à Las Vegas. La « Highway Traffic Safety Administration » du département des transports des États-Unis estime que 80 pour cent des scénarios de collision impliquant des conducteurs, dont les facultés ne sont pas amoindries, pourraient être résolus par ce type de communication bidirectionnelle entre les véhicules et l’infrastructure.

L’histoire devrait prendre un tournant d’autant plus favorable que les véhicules autonomes commencent à apparaître dans ces paysages urbains, avec des capacités nettement améliorées pour prendre des décisions en temps réel, en fonction de données combinées issues de capteurs haute résolution, à partir du milieu environnant et des puissants réseaux neuronaux et d’IA. Les technologies de ville intelligente et de voitures connectées viendront améliorer l’autonomie offertes par ces voitures robots, d’autant plus qu’un nombre croissant de véhicules seront branchés sur le réseau.

 

Siemens pilote la technologie V2X à New York pour accroître la sécurité et réduire la congestion routière.

 

La loi de Metcalfe prévoit que la valeur d’un réseau de télécommunications augmente proportionnellement au carré du nombre de connexions. Et cette loi s’applique, que ces connexions proviennent d’utilisateurs humains d’ordinateurs portables, de tablettes et de téléphones, ou de voitures, camions et navettes actionnés par l’IA.

De Tesla aux plus grands constructeurs automobiles du monde, presque tous les constructeurs ont promis de mettre en service des voitures autonomes d’ici dix ans. La confiance du public dans cette technologie, qui avait connu une lente progression ces dernières années, s’est heurtée à un obstacle au début de 2018, probablement en raison d’une vague d’accidents mortels très médiatisés impliquant des voitures autonomes, dont le premier décès de piéton au monde, un sujet que j’ai traité le mois dernier. Une enquête d’avril 2018 souvent citée par AAA a révélé que 73 % des américains ne font pas confiance aux véhicules autonomes, contre 63 % à la fin de 2017.

Certaines des réticences peuvent résulter d’un environnement juridique et réglementaire incertain, même s’il est probable qu’une partie des préoccupations exprimées officiellement relève davantage du domaine de la science-fiction dystopique que de faits. Jack Gillis, directeur des affaires publiques de la « Consumer Federation of America », a déclaré à The Verge : « Nous vivons dans une nouvelle réalité où les véhicules autonomes peuvent servir d’arme. Sur la question de la cyber sécurité des véhicules autonomes, le congrès est simplement endormi au volant. »

Bien entendu, le dernier changement tectonique, du cheval à Henry Ford avec sa vision de voitures abordables pour le grand public, ne s’est pas amorcé sans ses ratés et ses critiques notables. Winston Churchill, par exemple, a déclaré : « J’ai toujours considéré que le remplacement du cheval par le moteur à combustion interne a marqué une étape très sombre dans le progrès de l’humanité. » (Il convient de noter que Sir Winston, l’un des premiers membres du Royal Automobile Club et connu pour sa passion invétérée des automobiles, a utilisé son avance pour ses mémoires de la première guerre mondiale, d’un montant largement supérieur à 150 000 $ en dollars actuels, afin d’acheter une Rolls Royce Cabriolet).

Bien entendu, même maintenant, les récalcitrants de la conduite autonome ne manquent pas, probablement parce que le cycle du battage médiatique est à plein régime en matière de futur autonome. Cependant, les milliards de dollars de précommandes pour la Tesla Model 3 laissent penser que l’enthousiasme pour les technologies de pointe est toujours aussi fort. Et l’exemple des technologies autonomes, qui ont pris racine dans les domaines aéronautique, maritime et ferroviaire au fil des ans, pour la plupart non remises en cause par le public, suggère un modèle qui pourrait être suivi dans l’industrie automobile, une fois la frénésie du marketing dissipée et les organismes de réglementation réveillés.

Pour l’heure, dans tout l’éventail des constructeurs et des fournisseurs, des investissements massifs sont réalisés afin de faciliter la résolution de problèmes, jusqu’alors insurmontables dans divers domaines techniques. Je reviendrai sur ces domaines dans un futur papier de Siemens PLM, dont cet article est extrait.

 

Visitez le site de Siemens mobility

 

Auteur : Andrew Macleod, directeur marketing automobile chez Siemens

Endrew Macleod directeur marketing automobile chez Siemens

 

 

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