Le CNRS décerne la médaille de l’innovation 2019

Le 13/09/2019 à 10:46 par Jacques zzSUEAYGhcIE
Frédérique Plas/CNRS Photothèque

Le CNRS récompense quatre chercheurs dont trois sont très impliqués dans les applications de l’électronique : Ane Aanesland, Vance Bergeron et Orphée Cugat.

La médaille de l’innovation du CNRS reconnaît depuis 2011 des personnalités dont les recherches exceptionnelles ont conduit à des innovations marquantes sur le plan technologique, économique, thérapeutique et social.

Formée à l’université de Tromsø (Norvège) et recrutée au Laboratoire de physique des plasmas (CNRS/Ecole polytechnique/Observatoire de Paris/Université Paris-Sud/Sorbonne Université), Ane Aanesland, chercheuse CNRS, est P-dg de ThrustMe, une start-up spécialisée dans la propulsion des satellites miniaturisés qu’elle a fondée en 2017, avec son collègue Dmytro Rafalskyi. Ensemble, ils ont développé deux innovations majeures pour réduire la taille des propulseurs utilisés par les satellites pour se maintenir aux bonnes orbites. La première réside dans le choix et l’utilisation de l’ergol, terme générique pour toute matière qui fournit de l’énergie pour la propulsion spatiale. En imaginant de nouvelles manières de stocker, traiter et accélérer l’iode, ils ont notamment pu montrer que cet ergol, peu coûteux, pouvait, sous forme solide, remplacer le xénon, un gaz très utilisé pour les systèmes de propulsion à plasma. Deuxième axe d’innovation : la conception d’une technologie unique qui permet d’accélérer à la fois ions positifs et électrons, au lieu d’avoir une électrode différente pour émettre chaque type de particules. Leur objectif est de rendre l’industrie spatiale plus durable. Face à une augmentation d’un facteur dix du nombre de satellites lancés, il est en effet aujourd’hui essentiel de parvenir à mieux les contrôler pour éviter les collisions et améliorer leur durée de vie.

Devenu tétraplégique à la suite d’un accident, Vance Bergeron, physicien CNRS au Laboratoire de physique de l’ENS de Lyon (CNRS/ENS de Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1) développe des solutions pour améliorer la qualité de vie des paralysés grâce à une activité physique quotidienne. A la suite de son accident, il devient spécialiste de la stimulation électrique fonctionnelle qui remobilise les membres paralysés grâce à de faibles impulsions électriques. Épaulé par son ancien doctorant Amine Metani, Vance Bergeron crée la start-up Circles. Ils y développent des vélos et rameurs à électrostimulation, destinés à des centres de réadaptation fonctionnelle et à des salles de sport dédiées aux personnes en situation de handicap moteur. ANTS a inauguré la première salle de ce type en France, où leurs prototypes seront testés en 2020.

Orphée Cugat, chercheur CNRS au Laboratoire de génie électrique de Grenoble (CNRS/Grenoble INP/Université Grenoble Alpes), explore le magnétisme dans les milli- et microsystèmes avec ses collègues Jérôme Delamare et anciennement, Gilbert Reyne. À Grenoble, son groupe amorce le développement de moteurs et générateurs sub-miniatures, puis développe des dispositifs originaux en lévitation et désormais des applications destinées aux technologies médicales. Ces travaux ont entre autres abouti à la start-up Enerbee, où une bouche d’aération connectée récupère sans contact, grâce à la rotation d’une hélice, assez d’énergie pour alimenter des capteurs intégrés de qualité de l’air. Plus ambitieuse encore, la start-up MagIA offre des diagnostics en quinze minutes. L‘instrument se contente d’une goutte de sang pour détecter et quantifier simultanément les hépatites B et C ou encore le VIH.

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