La France n°2 européen à travers les start-up technologiques impliquées dans l’IA

Le 21/11/2019 à 14:37 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Une étude, menée par PNY Technologies et 33Insights, s’intéresse au nombre de start-up technologiques européennes impliquées dans l’IA et la manière dont ces start-up concrétisent leurs projets. Si le Royaume-Uni s’impose comme leader incontesté en comparaison à ses voisins européens, la France suit de près et domine même le classement sur d’autres aspects comme le secteur du matériel.

PNY Technologies, spécialiste des solutions de calcul et visualisation et distributeur préférentiel Nvidia sur la région EMEA, a réalisé un rapport pour mieux comprendre le phénomène IA et les tendances menant au changement à l’échelle de l’écosystème pour les start-up. Plus de 2000 entreprises et start-up ont été interrogées et classées en fonction de leur positionnement dans la chaîne de valeur déterminant leur dynamisme face à l’IA et à travers plusieurs catégories (matériel, algorithmes, applications). L’un des enseignements de ce rapport concerne les fournisseurs d’applications IA qui ciblent les secteurs qui leur permettent de collecter facilement des ensembles de données volumineux et de maximiser le retour sur investissement du traitement des données. Autre enseignement, la France (2e) apparait comme un challenger sérieux face au Royaume-Uni (1er) en tant que pays le plus dynamique au niveau de ses start-up utilisant des intelligences artificielles.

Les start-up européennes spécialisées dans la tech sont de plus en plus dynamiques dans l’IA

Le nombre de start-up européennes spécialisées dans l’IA a augmenté bien plus rapidement que dans les autres écosystèmes. Les premières start-up d’IA ont été fondées au début des années 2000, mais il a fallu attendre 2008 pour qu’elles fassent parler d’elles. En 2012, les avancées révolutionnaires en matière de processeurs graphiques ont considérablement accéléré le développement du secteur. Le nombre record de start-up d’IA fondées a été atteint en 2016. En revanche, les start-up spécialisées dans le développement du matériel et des socles logiciels ont elles aussi connu leur pic en 2015, tout comme les entreprises britanniques : pionnier du secteur et en avance sur le reste de l’Europe.

L’émergence des nouvelles start-up d’IA est restée élevée en 2017 (avec 299 nouvelles entreprises) et atteint la 3e place en termes de sociétés fondées. Cette tendance devrait se poursuivre au cours des années à venir, portée par l’amélioration continue des capacités de traitement des processeurs graphiques et par le potentiel encore inexploité de secteurs prometteurs comme les technologies agricoles, l’immobilier et la fabrication.

Sur les 5,5 milliards de dollars investis au cours des 18 dernières années, 473 millions d’euros (8%) ont été accordés au matériel, 860 millions d’euros (16%) aux socles logiciels et 4141 millions d’euros (76%) aux applications. L’ampleur des investissements dans le matériel peut sembler étonnante, compte tenu du nombre restreint de start-up spécialisées dans ce domaine (1% seulement). L’Europe s’impose donc comme un marché dynamique sur ce segment, notamment grâce au travail de R&D des universités et des laboratoires de recherche sur le matériel.

Au cours des 18 derniers mois, 2,1 milliards de dollars ont été levés au cours de 184 phases de financement, avec une moyenne de 11,7 millions de dollars par phase. En termes de phase de maturité, on compte 4% des investissements (94 millions d’euros) dans les séries B et C et 44% (940 millions d’euros) à partir des séries D.

Plusieurs sorties précoces ont déjà eu lieu : on compte aujourd’hui 16 introductions en bourse et acquisitions, pour un montant total de 1,1 milliard de dollars. Mais globalement, le nombre de sorties reste faible, ce qui témoigne de la maturation du marché.

Quant aux levées de fonds, elles s’accélèrent, avec une tendance commune à toutes les industries majeures. Au niveau du financement, 66% ont été investis lors des 3 dernières années. 90% ont été investis lors des 5 dernières années.

Les avancées technologiques permettent aux start-up d’avancer rapidement

L’évolution des capacités de calcul et des processeurs graphiques bénéficient grandement aux start-up. Nés dans les années 1980, les réseaux de neurones convolutifs profonds atteindront leur pleine capacité au début des années 2010. En quelques années, les algorithmes ont permis de passer à un classement de 1,2 million d’images haute définition au sein de son ensemble de données, avec 1000 catégories différentes.

En 1 an, certains algorithmes (comme le bien nommé Supervision) ont fait baisser le taux d’erreur de 25,8 % (en 2011) à 16,4% (en 2012). En l’espace de quelques années seulement, la puissance des superordinateurs du début des années 2010 est devenue abordable pour les start-up, grâce aux grandes avancées du secteur en termes de rapidité et aux baisses de coût significatives. En 2011, les superordinateurs de 10 pétaflops ou moins figurant dans le classement Top 500 valaient des dizaines de millions de dollars. Mais aujourd’hui, les entreprises peuvent acquérir une puissance équivalente pour quelques centaines de milliers de dollars seulement.

L’étude met par ailleurs en lumière un fait important à souligner au niveau mondial. Les investissements en capital-risque européens sont trois fois moins importants qu’aux Etats-Unis et deux fois plus bas qu’en Asie. Cependant, il est aussi clair que les acteurs européens de l’IA évoluent plus lentement que leurs concurrents américains et asiatiques. De plus, ils ont tendance à se relocaliser aux Etats-Unis dès qu’ils obtiennent des financements par capital-risque importants, où à la suite de leur acquisition.

Néanmoins, l’Europe peut tirer son avantage sur la méfiance grandissante vis-à-vis du traitement des données par Facebook, qui pourrait générer un avantage pour le secteur technologique européen. En outre, la Commission européenne à travers sa devise « Unie pour la diversité » qui oeuvre pour prendre en compte les cultures locales, en s’impliquant dans la création d’un marché unique numérique (DSM) pour l’Europe pourrait favoriser davantage les startups européennes. D’autres réglementations comme le RGPD et le soutien de l’UE pour les entreprises locales pourraient devenir des avantages compétitifs pour les startups et entreprises européennes.
 

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