Lors de la journée de la filière automobile, Bruno Le Maire a déploré les délocalisations des constructeurs

Le 03/12/2019 à 9:54 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Bruno Le Maire, a évoqué la chute de la production française dans le domaine de l’automobile en raison des délocalisations.

Lors de la journée de la filère automobile qui s’est tenue le 2 décembre, à Bercy, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a évoqué la chute de la production française dans le domaine de l’automobile en raison des délocalisations de plus en plus importante de la part des constructeurs nationaux.

“Peut-on imaginer la France sans son industrie automobile ? “, a-t-il lancé devant les responsables de la Plateforme automobile. “La France est un grand pays industriel automobile depuis plus de 100 ans, elle doit le rester. Elle doit le rester face aux révolutions technologiques les plus importantes depuis la création de l’automobile au début du 20è siècle. La révolution du véhicule autonome et la révolution du véhicule électrique. Ces révolutions interviennent dans un contexte international difficile marqué par une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et les Etats-Unis et l’Europe, un ralentissement du marché automobile européen, et des prévisions incertaines pour le début de l’année 2020 qui anticipent des baisses de demandes de 10% à 20%. A ce contexte international s’ajoute les faiblesses structurelles des sous-traitants automobiles français. Notre industrie automobile est menacée par un risque de déclassement productif. En 2011, la France était le 2è pays de production automobile d’Europe. Aujourd’hui, elle est le cinquième derrière l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni est l’Allemagne”, a-t-il souligné.

“Nous devons restaurer la compétitivité pour produire en France”, a insisté Bruno Le Maire. “Les groupes automobiles français génèrent un chiffre d’affaires plus important à l’étranger qu’en France. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous produisons et nous assemblons au Maroc, en Slovaquie en Turquie pour réimporter en France à des fins commerciales. Je ne me satisfais pas d’un modèle où les deux véhicules les plus vendus en France – la Clio et la 208 – ne sont plus produits en France. Ce modèle de développement est un échec. Un échec économique car il a conduit à délocaliser notre production et à détruire des emplois. La France est le pays d’Europe qui a le plus délocalisé son industrie automobile durant la dernière décennie. Un échec écologique car il a conduit à l’augmentation des émissions de CO2. Nous ne voulons plus de ce modèle. C’est un modèle où l’Etat a soutenu l’innovation et la demande sans jamais obtenir de contreparties sur la production en France. Nous voulons rapatrier la production en France en améliorant notre compétitivité”.

“Nous avons baissé l’impôt sur les sociétés et nous allons continuer à le baisser pour atteindre 25 % en 2022. Nous avons pérennisé le Crédit impôt recherche. Nous avons créé un suramortissement de deux ans pour robotiser et numériser les sites industriels. Nous avons baissé le coût du travail en transformant le CICE en allègement de charges. Et depuis le 1er octobre, il n’y a plus de charges patronales au niveau du Smic.Nous allons continuer dans les mois à venir à restaurer la compétitivité française en baissant les impôts de production. Je veux que les impôts de production commencent à baisser durant le quinquennat et que nous tracions une trajectoire de baisse sur 10 ans. Mais nous ne pouvons pas nous engager à baisser les impôts de production si vous ne vous engagez pas à maintenir l’activité en France. Nous voulons de la visibilité sur le niveau de production en France”, a-t-il déclaré.

“Nous allons donc confier à un expert de l’automobile, Hervé Guyot, la mission d’évaluer dans les mois qui viennent avec les constructeurs les conditions pour maintenir et relocaliser l’activité en France d’une part, et améliorer les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants d’autre part”, a précisé Bruno Le Maire.

Il a aussi évoqué la consolidation en cours de l’industrie automobile. “Une course au rapprochement et aux partenariats stratégiques s’est engagée. Elle fera des gagnants et des perdants. Dans le camp des perdants, il y aura les constructeurs qui n’auront pas su nouer des accords de rapprochement. Dans le camp des gagnants, il y aura les entreprises alliées ou fusionnées qui auront la masse critique pour être compétitives et être à la pointe de l’innovation. Les constructeurs français ont choisi de faire partie du camp des gagnants. L’alliance Renault-Nissan s’est renforcée. Notre seule priorité en tant qu’Etat est de préserver la force de l’alliance. La volonté de rapprochement de Fiat Chrysler et PSA va permettre de donner naissance au quatrième groupe automobile mondial avec près de 9 millions de véhicules produits par an. Ces deux groupes permettent à la France d’avoir 2 constructeurs parmi les 5 plus grands constructeurs mondiaux. L’industrie automobile française a tout pour être une des industries automobiles les plus performantes au monde au 21ème siècle. Nous avons tout pour réussir : pour être à la pointe de ces révolutions, continuer à croître et à créer de l’emploi”, a-t-il conclu.
 

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