Le Conseil scientifique émet un avis positif concernant l’application StopCovid

Le 26/05/2020 à 13:48 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Le Conseil scientifique considère que les outils numériques permettant d’améliorer l’efficacité du contrôle sanitaire doivent être déployés en France, en concertation avec les institutions européennes et les pays européens si cela est possible.

Le Conseil scientifique a donné un avis positif le 20 avril dernier à propos de l’application StopCovid destinée à prévenir une nouvelle vague de l’épidémie du Covid-19. La Cnil (Commission nationale informatique et libertés) et le CNNum (Conseil national du numérique) avaient également donné un avis favorable à cette application.

« Le Conseil scientifique considère les outils numériques comme un élément très utile de la stratégie de contrôle de l’épidémie. En appui des autres recommandations, étant donné le risque important de seconde vague épidémique et de nouveau confinement, le Conseil scientifique considère que les outils numériques permettant d’améliorer l’efficacité du contrôle sanitaire doivent être déployés en France, en concertation avec les institutions européennes et les pays européens si cela est possible ».

« L’intérêt sanitaire est ici majeur : les contacts à risque sont tracés de façon instantanée et anonyme pour l’ensemble des cas détectés un jour donné. Une telle performance est impossible avec les seules approches traditionnelles de traçage des contacts ». « Si nous voulons éviter une seconde crise sanitaire, nous devons nous en donner les moyens. D’un point de vue sanitaire, l’application StopCovid, dûment encadrée, doit faire partie d’une stratégie nationale de contrôle de l’épidémie », indique le Conseil scientifique dans une tribune publiée par “Le Monde”.

« StopCovid répond à un impératif sanitaire mais aussi social : tout faire pour éviter une résurgence de l’épidémie, de nouvelles victimes et un nouveau confinement. Pour cela, nous devons casser les chaines de transmission et éteindre au plus vite les « départs de feu ». Ce que nous disent les épidémiologistes, c’est qu’en permettant de prévenir immédiatement ceux qui sont à risque et en couvrant des cas de transmission spécifiques (par exemple dans les transports en commun), StopCovid est un outil utile voire indispensable pour compléter le travail manuel des brigades sanitaires. C’est un outil important de protection personnelle et collective. C’est la raison pour laquelle l’ensemble des pays européens travaille sur des applications similaires. Dans ce contexte, le gouvernement a fixé dès l’origine un cadre très strict en matière de protection de la vie privée : l’application est anonyme, d’installation volontaire et son utilisation limitée à la crise du Covid-19.  Ce projet est aussi un projet emblématique du savoir-faire technologique français : autour d’Inria, nous avons réuni une équipe française de chercheurs et chercheuses, d’entrepreneurs et d’industriels qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour participer – gratuitement – à ce projet d’intérêt général.  StopCovid fera l’objet d’un débat et d’un vote au Parlement le 27 mai. Les semaines qui restent avant le 2 juin seront décisives. Il nous faut gagner l’indispensable bataille de la conviction et de l’adoption : plus l’application sera installée, mieux elle nous protègera », déclare Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du Numérique.

Pour les personnes qui auront accepté d’installer l’application StopCovid sur leur téléphone et restant plus de 15 minutes à moins d’un mètre de distance, l’application enregistre de manière anonyme qu’ils se sont croisés grâce au Bluetooth de leur smartphone (les données sont pseudonymisés). Si l’une d’entre elles a été testée positive, elle se déclare volontairement sur son téléphone grâce à un code fourni avec le test. Les autres personnes reçoivent alors un message indiquant qu’ils ont rencontré une personne testée positive et sont donc à risque. Ils sont ensuite invités à consulter leur médecin qui leur prescrira un test si nécessaire. S’ils n’ont pas de médecin ou qu’ils n’arrivent pas à le joindre, le 0800 130 000 les orientera.

Par ailleurs, si une personne a téléchargé l’application et que, malgré ses précautions, elle vient d’être testé positif, elle peut alerter l’ensemble des personnes utilisatrices de l’application avec qui elle a été en contact rapproché dans les derniers jours et qu’elle a peut-être contaminées. Elle leur permet d’être prises en charge médicalement dans les meilleurs délais (et donc réduire leurs risques de complication) et d’éviter qu’elles contaminent à leur tour de nouvelles personnes.

StopCovid est également le fruit d’une collaboration scientifique et technologique à l’échelle européenne. Inria a notamment échangé avec des partenaires académiques comme le Fraunhofer Heinrich Hertz Institut et le Fraunhofer AISEC (Allemagne) qui joue un rôle-clé dans le développement de la solution allemande. Des échanges nombreux ont également lieu notamment avec les équipes britanniques (NHSX), italiennes (Team Digitale) et espagnoles (BSC). La France est également très impliquée dans les travaux menés sous l’égide de la Commission européenne et a été à l’initiative avec plusieurs pays européens d’un conseil des ministres du Numérique sur le sujet. Une partie de ces échanges a eu lieu au sein d’une plate-forme d’interactions européenne qui a donné lieu à la naissance d’un groupe de travail spécifique au sein de l’ETSI, l’institut européen de standardisation des télécommunications. Ces collaborations permettent de travailler sur l’interopérabilité des solutions développées dans chacun des pays, c’est-à-dire leur capacité à communiquer de l’information entre elles, en respectant le cadre européen de respect de la vie privée et de protection des données (Règlement général de protection des données).

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