Une instance de réflexion stratégique va être créée pour chaque filière industrielle

Le 05/03/2010 à 13:16 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Toutes les grandes filières industrielles dont l’électronique et le logiciel sont en attente d’une réflexion stratégique, a souligné le président de la République, lors de son discours de clôture des Etats généraux de l’industrie.

Nicolas Sarkozy a choisi, hier, le site de production de la société Eurocopter, à Marignane, pour prononcer son discours de clôture des Etats généraux de l’industrie, annonçant par la même occasion des mesures destinées à redynamiser l’industrie. Rien de spectaculaire ne transparait dans ce discours, même si quelques-unes des mesures annoncées, telle que celle portant sur la création d’un comité stratégique par filières, semble satisfaire les industriels. Le Groupe des Fédérations Industrielles (GFI), dont la Fieec est membre, “a salué l’engagement du président de la République aux côtés des industriels, qui exprime ainsi une volonté politique très ferme de stopper l’érosion de notre base industrielle et de retrouver les chemins de la croissance durable”, a déclaré Yvon Jacob, président du GFI.

Nicolas Sarkozy a débuté son discours en rappelant les mesures déjà prises : le crédit impôt-recherche porté à 30%, la suppression de la taxe professionnelle, le soutien au financement en fonds propres des entreprises via le dispositif ISF PME, le fonds stratégique d’investissement et en quasi fonds propres via le FSI (Fonds stratégique d’investissement) et Oséo. Enfin, l’emprunt national va consacrer 6,5 milliards d’euros spécifiquement à l’industrie, “mais en réalité, via les autres actions, plus de 10 milliards d’euros s’investiront dans l’industrie française, dans les grands démonstrateurs technologiques, dans les énergies vertes, l’automobile, l’aéronautique, le numérique, la santé, la chimie verte”, a affirmé le président. Par ailleurs, “les pôles de compétitivité, lancés dès 2004, qui ont tissé dans chaque région des liens étroits entre l’entreprise, les universités et la recherche publique”, a-t-il rappelé.

Alors, qu’a-t-il annoncé de nouveau ? Au delà d’un discours de bonnes intentions (réduire les distorsions de concurrence entre l’Europe et le reste du monde, redonner le goût de la technologie aux jeunes), il en est finalement venu à annoncer quelques mesures concrètes.

Première mesure : une instance de réflexion stratégique et d’échange pour chaque grande filière va être créée. Les grands acteurs de chaque filière, grandes entreprises, sous-traitants, pôles de compétitivité, vont constituer et animer ce comités stratégiques. “La chimie, le logiciel, l’agroalimentaire, l’électronique sont autant d’exemples de filière aujourd’hui en attente d’une telle réflexion stratégique”, a-t-il souligné. Le président envisage notamment des fonds d’investissement spécifiques tels que ceux qui existent déjà dans l’automobile, l’aéronautique et les biotechnologies.

Une deuxième grande mesure concerne les relations entre donneurs d’ordre et sous-traitants. “Dans les filières les plus performantes des pays voisins, la relation entre donneur d’ordre et sous-traitant est un partenariat de long terme, qui repose sur la confiance et l’innovation. Le donneur d’ordre ne se contente pas de faire pression sur les prix, il aide au contraire son sous-traitant à acquérir les méthodes et les outils nécessaires pour progresser, par exemple la robotisation, ou une nouvelle organisation du travail. La relation n’est pas le domaine exclusif de la direction des achats, mais implique très en amont les directions techniques. Je crains que les groupes français aient laissé leurs directions des achats se focaliser obsessionnellement sur le prix, avec un encouragement parfois ouvert à la délocalisation”. Un médiateur de la sous-traitance sur le modèle du médiateur du crédit qui a réussi depuis sa création à résoudre au cas par cas tant de problèmes entre les banques et les entreprises qui n’auraient pas pu être résolus autrement, sera ainsi bientôt nommé.

Troisième mesure : la création d’un outil immédiatement destiné à relocaliser la production industrielle en France. Une prime à la relocalisation, sous la forme de 200 millions d’euros d’avances remboursables, financées par l’emprunt national, sera consacrée à cette mesure.

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