Radio numérique terrestre : le gouvernement hésite toujours

Le 02/06/2010 à 11:54 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Après les deux rapports contradictoires d’Emmanuel Hamelin et de Marc Tessier, le premier ministre François Fillon a confié une nouvelle mission sur la RNT à David Kessler, ancien directeur de France Culture.

Alors que les conseillers du CSA avaient appelé le gouvernement à “réaffirmer son soutien” en faveur de la RNT (Radio numérique terrestre), ce dernier a répondu par le lancement d’une nouvelle mission devant déboucher sur un troisième rapport. La dernière mission en date sur ce sujet a été confiée par le premier ministre François Fillon à David Kessler, ancien directeur de France Culture et ancien conseiller pour la culture et la communication de Lionel Jospin, annonce Matignon.

La RNT a déjà fait l’objet de deux rapports contradictoires, commandés l’un à l’inspecteur général des affaires culturelles, Emmanuel Hamelin, et l’autre à l’ancien président de France Télévisions, Marc Tessier. Dans son rapport d’octobre, rendu public en mars, Emmanuel Hamelin avait estimé que le lancement de la RNT coûterait peu et soutiendrait le développement du secteur, à contre-courant des conclusions de Marc Tessier rendues au Premier ministre en novembre dernier.

David Kessler, conseiller pour la culture du maire de Paris, Bertrand Delanoë, devra étudier “les conditions de mise en oeuvre de l’actuel projet” de RNT qui “suscite des interrogations”, écrit François Fillon dans sa lettre de mission. “Je souhaite que vous réexaminiez les conditions dans lesquelles la radio numérique répondra aux attentes des auditeurs, des éditeurs et des industriels non sans prendre en considération l’impératif de maîtrise des comptes publics”, écrit François Fillon. David Kessler, conseiller d’Etat, devra rendre ses conclusions fin novembre et devra s’appuyer sur les rapports Hamelin et Tessier.

Le lancement de la RNT est inscrit dans la loi de 2007 sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle, mais aucune date n’est fixée, alors que les principales radios privées s’opposent à son introduction en France.

A Nantes, un test de deux mois a été symboliquement mené par deux membres du CSA, Rachid Arhab et Alain Méar, une démonstration grandeur nature qui va permettre aux auditeurs dotés d’un appareil radio adapté de recevoir une douzaine de radios avec la qualité de son propre au numérique.

Dans son rapport, Marc Tessier avait calculé que les radios devaient débourser entre 126 et 188 millions d’euros supplémentaires par an pour la RNT, tandis que le rapport Hamelin estimait le surcoût entre 20 000 à 40 000 euros par radio. Le grand écart !

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