La défense va investir 100 M€ par an dans l’intelligence artificielle et recruter 200 spécialistes d’ici 2023

Le 09/04/2019 à 13:53 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Dans le domaine des équipements, six domaines d’investissements prioritaires sont identifiés : l’aide à la décision et à la planification ; le renseignement ; le combat collaboratif ; la robotique ; les opérations dans le cyberespace ; la logistique et la maintenance. 

La ministre des Armées, Florence Parly, était à l’Institut de convergence Data IA à Saclay (Essonne), le 5 avril dernier, pour présenter sa stratégie sur l’Intelligence artificielle. Dans son discours sur l’Intelligence artificielle (IA) et la défense, elle a déclaré que l’IA est une révolution qui doit être conduite en pleine conscience, avec pragmatisme et responsabilité. La construction d’une “IA performante, robuste et maîtrisée”, est nécessaire pour “ne jamais être dépassé par l’ennemi, pour que nos armées soient plus fortes et pour protéger les Français”, a souligné Florence Parly.

100 millions d’euros par an de 2019 à 2025 seront investis pour l’Intelligence artificielle, sans compter les programmes d’armement irrigués par l’IA (Rafale, Scorpion, espace au combat naval collaboratif, etc.). Dans le domaine des équipements, six domaines d’investissements prioritaires sont identifiés : l’aide à la décision et à la planification ; le renseignement ; le combat collaboratif ; la robotique ; les opérations dans le cyberespace ; la logistique et la maintenance. La compétence en IA du ministère des Armées sera structurée autour d’une cellule de coordination logée au sein de l’Agence de l’innovation de défense et composée d’une dizaine d’experts pluridisciplinaires.

En termes de ressources humaines, Florence Parly avait déjà annoncé, il y a un an, 50 premiers recrutements dans le domaine de l’IA. Ces recrutements vont être multipliés par quatre d’ici 2023, pour s’appuyer sur un réseau de 200 spécialistes. Ils développeront les usages de l’IA dans tous les domaines, du théâtre d’opération jusqu’à la direction des affaires financières en passant par le MCO aéronautique. Les grandes écoles d’ingénieurs et écoles d’officiers sont des viviers de talents permettant d’alimenter le recrutement d’experts. Mais la ministre a également déclaré que « les besoins du ministère des Armées existent aussi au sein des entreprises et des laboratoires français et européens.

Enfin, pour conclure son discours, Florence Parly a rappelé que pour garantir l’autonomie technologique de la France, l’Europe devait prendre la tête des nouvelles ruptures technologiques, y compris dans le domaine de la défense. Elle a salué les initiatives comme le Conseil européen de l’innovation ou le Fonds européen de défense. Les armées françaises investissent déjà et investiront encore dans l’Intelligence artificielle car ses bénéfices sont forts et nombreux : aide précieuse à la décision ; capacités inédites pour le renseignement ; meilleure protection des militaires ; cyberdéfense renforcée ; allègement de la pénibilité et un gage de précision ; garantie du plus haut niveau de défense des Français.

Si l’IA permet de mieux garantir la protection des français, son développement doit se faire avec responsabilité selon trois grands principes : le respect du droit international, le maintien d’un contrôle humain suffisant, et la permanence de la responsabilité du commandement. Florence Parly a annoncé la création en 2019 d’un comité d’éthique ministériel sur les sujets de défense. Outil d’aide à la décision et à l’anticipation, il traitera en premier lieu des questions posées par les technologies émergentes et leur emploi par l’homme dans le domaine de la défense. Les interrogations éthiques multiples liées à l’évolution du métier des armes et des espaces de conflictualité pourront également lui être soumises.

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