Les employés d’Intel dénoncent une politique de désengagement en France

Le 22/07/2016 à 15:05 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Selon un communiqué du CE d’Intel, “la France paye le plus lourd tribut au niveau européen avec un plan de licenciement qui touche 80% des effectifs en France (soit plus de 750 emplois supprimés sur 940). Les employés demandent des explications et un soutien des politiques.

Intel a annoncé un plan social le 28 juin dernier qui frappe la France de plein fouet. Le groupe prévoit, en effet, la suppression de 80% de ses effectifs en France (soit 750 emplois sur 940) et la fermeture de 5 sites de R&D, soit 95% des emplois en R&D. Les sites de R&D d’Intel en France seront lourdement touchés par ces fermetures de sites avec 701 emplois directs supprimés à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), Toulouse, Aix-en-Provence et Nantes et un transfert de la R&D et des savoir-faire d’Intel France à l’étranger.

Cette décision fait suite à l’annonce faite mi-avril, de supprimer 11% de ses effectifs au niveau mondial. A la suite de la présentation du plan social, les employés d’Intel pointent du doigt une politique de désengagement de la part du géant des semi-conducteurs sur le territoire national, dans un communiqué de presse que le CE d’Intel nous a adressé le 22 juillet.

“La France est le pays le plus lourdement pénalisé par ce plan de restructuration”, affirment-ils Sous le choc, les salariés d’Intel ne comprennent pas ce volte-face et le désengagement de l’entreprise. Alors qu’il y a à peine un an, Stéphane Negre, P-dg d’Intel France, se félicitait de la politique d’investissement de la firme américaine en France en R&D et de la reconnaissance par le management américain du travail des équipes françaises, “comment expliquer l’anéantissement de presque toute la R&D d’Intel en France et le sacrifice de toute sa politique d’investissement et de son engagement sur le territoire national ? Pourquoi abandonner la R&D française d’Intel, pourtant reconnue comme efficace et compétitive (grâce notamment au Crédit d’Impôt Recherche) ? “, se demande le CE. Les salariés attendent des explications concrètes de la part de la direction d’Intel principalement sur ce point.

Prêts à faire les efforts nécessaires pour conserver leurs emplois et à identifier toute solution pour assurer la continuité des activités de R&D, les employés d’Intel interpellent la direction France mais également internationale ainsi que les pouvoirs publics. Leur demande : une reconnaissance du savoir-faire français avec un vrai accompagnement sur la préservation des sites français.

« Nous sommes prêts à envisager toute mesure permettant de conserver des emplois même à des coûts inférieurs par l’utilisation des accords de compétitivité qui seront mis en place par le gouvernement, quitte à les anticiper », déclare Arnaud Lenoir, représentant CE d’Intel.

Mustapha Aqachmar, délégué syndical CFE CGC s’indigne : « En France, nous avons la crème de la crème des ingénieurs. Grâce aux subventions de l’État et au Crédit impôt recherche, nos ingénieurs ont le coût salarial le plus faible de tout l’occident [Europe et États-Unis, ndlr]. Intel se cache derrière un discours et un dispositif rôdés. Les chiffres et l’incohérence des justifications stratégiques sont là. Nous savons déjà qu’Intel transfère la R&D et ses savoir-faire français à l’étranger ».
 

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