Intel envisagerait d’ouvrir une usine en Europe… contre huit milliards d’euros de subventions

Le 02/05/2021 à 22:39 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Pat Gelsinger, qui a rencontré le ministre de l’Économie allemand Peter Altmaier et le gouverneur bavarois Markus Soeder lors de la partie allemande de sa tournée européenne, aurait déclaré que l’Allemagne serait un endroit approprié pour une éventuelle fonderie européenne d’Intel.

Intel négocie l’obtention de 8 milliards d’euros (9,7 milliards de dollars) de subventions publiques pour la construction d’une usine de semi-conducteurs en Europe, aurait déclaré son P-dg selon Politico Europe, édition européenne (basée à Bruxelles) du magazine américain Politico qui couvre la politique de l’Union européenne. Le Vieux Continent cherche à réduire sa dépendance à l’égard des importations de semi-conducteurs en renforçant la production sur son sol. Une dépendance amplifiée à l’heure actuelle par la pénurie d’approvisionnement qui frappe notamment le secteur de l’automobile.

C’est la première fois que le P-dg d’Intel, Pat Gelsinger, aurait annoncé un chiffre sur le montant de l’aide d’État qu’il souhaiterait, alors qu’Intel recherche plusieurs milliards de dollars pour affronter ses principaux rivaux asiatiques, les fondeurs qui fabriquent des puces sous contrat avec les fabricants de semi-conducteurs. “Ce que nous demandons aux gouvernements américain et européen, c’est de rendre plus compétitive une installation sur leur sol plutôt qu’en Asie”, a déclaré Pat Gelsinger, dans une interview accordée à Politico Europe.

Intel s’est par la suite distancé de cette annonce, affirmant que son P-dg n’avait pas donné de chiffre précis, bien qu’il ait clairement indiqué que les dirigeants de l’Union européenne devaient investir pour garantir une industrie des semi-conducteurs dynamique.

Pat Gelsinger, lors de sa première tournée européenne depuis sa prise de fonction, a rencontré le commissaire européen Thierry Breton à Bruxelles. Cette visite faisait suite au lancement d’un plan d’investissement pour Intel de 20 milliards de dollars dans la production de puces aux États-Unis. En plus de cela, il prospecte un emplacement pour une usine en Europe qui, selon lui, soutiendrait l’objectif de Thierry Breton de doubler la part de l’Europe dans la production mondiale de puces à 20% au cours de la prochaine décennie.

Thierry Breton s’est également entretenu plus tôt avec TSMC, premier fabricant de puces au monde en fonderie. Dans des tweets séparés, le Commissaire européen a décrit sa rencontre avec Pat Gelsinger comme ayant donné lieu à une “discussion approfondie”, tandis qu’il qualifiait un appel vidéo avec Maria Marced, présidente de TSMC Europe, de “bon échange”.

“Pour répondre à la demande actuelle et future de l’industrie des semi-conducteurs, l’Europe augmentera considérablement sa capacité de production – à la fois seule et par le biais de partenariats sélectionnés pour assurer la sécurité de son approvisionnement”, a déclaré Thierry Breton.

TSMC a déclaré que les discussions avec Thierry Breton ont démontré son engagement pour l’Europe. « Notre désir est de soutenir nos clients aussi pleinement que possible et cela signifie que nous sommes toujours disposés à établir des communications ouvertes avec les gouvernements et les régulateurs où qu’ils soient et où que nous soyons basés», a déclaré un porte-parole de la société taïwanaise.

La Commission a déclaré que Thierry Breton tiendrait de nouvelles discussions le 4 mai avec les P-dg de deux acteurs néerlandais des semi-conducteurs : ASML, le principal fabricant d’outils de lithographie pour la production de semi-conducteurs, et avec le fabricant de puces NXP.

Des sources industrielles et diplomatiques affirment que, parmi les trois premiers fabricants de puces, Intel est le seul à ce jour à exprimer un intérêt concret pour l’objectif de Thierry Breton de produire les puces les plus avancées d’Europe.

La volonté de Thierry Breton d’attirer un grand fabricant de puces étranger aurait déconcerté les acteurs locaux, alors qu’il discute également de la création d’une alliance européenne de semi-conducteurs qui regrouperait leurs intérêts.

Pat Gelsinger, qui a rencontré le ministre de l’Économie allemand Peter Altmaier et le gouverneur bavarois Markus Soeder lors de la partie allemande de sa tournée européenne, aurait déclaré que l’Allemagne serait un endroit approprié pour une éventuelle fonderie européenne d’Intel. “Sur le plan géopolitique, si vous êtes en Europe, vous voulez être en Europe continentale”, a-t-il déclaré à Politico, dans des remarques qui ont été reprises par le quotidien économique allemand “Handelsblatt”. “Nous pensons que l’Allemagne est un bon candidat – non pas le seul, mais un bon candidat – pour lequel nous pourrions renforcer nos capacités de fabrication”, a-t-il déclaré, indiquant également son intérêt pour les pays du Benelux.

Par ailleurs, Pat Gelsinger se rendra la semaine prochaine en Israël, où Intel devrait annoncer un investissement de 200M$ dans un nouveau campus de développement de puces et l’embauche de 1000 employés. 

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