Couverture ElectroniqueS n°127

Le salon Embedded World a mis l'accent sur les développements de systèmes embarqués pour l'automobile. L'émergence des outils de développement basés modèles et la prolifération de multiples formats de cartes COM (Computer on module) ont été les tendances les plus remarquables de l'édition 2005. Les visiteurs du salon Embedded World 2005, qui s'est tenu en février dernier à Nuremberg en Allemagne, ont eu l'opportunité, unique en Europe, de pouvoir rencontrer dans les trois halls de l'Exhibition Center à la fois les fournisseurs de logiciels pour l'embarqué (environnements de développement, systèmes d'exploitation temps réel), les fabricants de cartes, modules et plates-formes matérielles de développement, et les fabricants de semiconducteurs (microcontrôleurs, DSP, FPGA).Du côté des outils de développement, le salon a consacré la montée en puissance des méthodes basées modèles qui vont devenir indispensables pour mieux maîtriser la complexité des logiciels embarqués, encore très majoritairement écrits en C. Plusieurs sessions du cycle de conférences organisées en parallèle à la manifestation étaient par exemple consacrées à ce sujet. Parmi les outils opérationnels dès aujourd'hui, les environnements de développement utilisant le langage UML intéressent de plus en plus le monde de l'embarqué. La société américaine I-Logix présentait par exemple une évolution majeure de son outil Rhapsody, conçu pour faciliter l'accès à la programmation en UML, via une refonte des interfaces graphiques. Mais la caractéristique sans doute la pus importante de cette version 6.0 est d'aider les programmeurs en C/C++ à migrer vers un mode de programmation basé modèles, sans rupture franche avec leurs habitudes de travail (Electronique n° 156, p. 14).Cette évolution vers UML est aussi visible chez Accelerated Technology qui montrait son nouvel environnement de développement intégré Edge (Nucleus embedded developers graphical environment), basé sur la plate-forme en open source Eclipse et étroitement couplé à l'outil de programmation UML, Nucleus Bridge Point. Celui-ci utilise un sous-ensemble d'UML, appelé xtUML (Executable and translatable UML), qui permet de générer automatiquement du code C optimisé à partir d'une programmation basée modèles. Là aussi, l'objectif est de faciliter l'adoption de ce type de méthode de travail par les programmeurs de C/C++ ; et ceci en évitant les écueils de l'UML où le code C destiné à la cible et généré à partir des modèles nécessite souvent des adaptations manuelles. La société est donc actuellement une des seules sur le marché à proposer une suite complète pour l'embarqué, qui va du système d'exploitation temps réel (le noyau Nucleus) aux outils de développement UML, en passant par les logiciels classiques d'édition, de compilation et de débogage rassemblés dans un IDE.De son côté, Aonix mettait en avant son profil UML HIP (High integrity profile) destiné aux applications critiques temps réel. Utilisé au sein de l'environnement de développement UML Ameos, ce profil permet notamment de faciliter la programmation d'applications distribuées. Mais, ici, à partir des modèles HIP, c'est du code Java qui est automatiquement généré, et non du C. Car Java représente aussi une voie pour mieux gérer la complexité croissante des logiciels embarqués. Aonix profitait ainsi du salon pour démontrer l'efficacité de sa solution JRTK, un sous-ensemble des spécifications RTSJ (Real time specification of Java) dédiées aux applications temps réel critiques. Selon Aonix, les performances mesurées sont équivalentes à celles que l'on obtient avec un programme écrit en C, tout en apportant des gains notables en robustesse du code et en productivité de développement.Son concurrent en Europe, l'allemand Aicas, remportait quant à lui le prix du meilleur produit du salon dans la catégorie logiciel, grâce à la nouvelle version 2.6 de sa machine virtuelle Java temps réel, Jamaïca. Rappelons que cette JVM, dotée d'un ramasse-miettes déterministe, implémente les spécifications RTSJ et fonctionne sur divers systèmes d'exploitation (Linux, VxWorks, QNX, Integrity…).A noter que pour la catégorie outils de développement, c'est la société Lauterbach, pour son outil Trace 32, qui a été primée.Le printemps des COMLe concept de Computer on module (processeur intégré sur une carte autonome de petite taille) prend un essor de plus en plus important dans les applications embarquées. Selon VDC, ce marché devrait en effet croître de plus de 50 % en 2006. La société allemande Men Mikro Elektronik montrait par exemple ses modules ESM équipés de PowerPC ou de Pentium M, associé à un FPGA pour la personnalisation des entrées/sorties.Mais le salon a surtout consacré l'émergence des premières solutions COM Express, une spécification tout récemment finalisée au sein du PICMG. S'inspirant très largement du format ETX, initié par Kontron Elektronik, le standard COM Express permet d'utiliser des liens série haute vitesse et des entrées/sorties rapides (PCI Express, Serial ATA, USB 2.0…), tout en préservant l'emploi d'interfaces traditionnelles (PCI, bus LPC) afin d'assurer une migration aisée des applications. Kontron, à l'origine de cette spécification avec Radisys, Intel et PFU Systems, montrait sa carte ETX express-PM architecturée autour d'un Pentium M.Pour sa part, Radisys dévoilait Procelerant CE, une famille de plates-formes et de cartes mettant en &oelig;uvre les spécifications COM Express. La solution est basée sur une carte porteuse associée à quatre modules COM Express (90 sur 125 mm), bâtis autour de différentes versions du processeur Pentium M (cadencé à 1,4 ou 2 GHz) ou du Celeron (M370 à 1,5 GHz ou M373 à 1 GHz) associés au chipset 915GM d'Intel. Ces modules offrent des interfaces Gigabit Ethernet, PCI Express et supportent le bus PCI. Dotés de 1 Go de mémoire DDR2 Dram, ils intègrent le support de plusieurs technologies d'écrans (VGA, LVDS,interface SVDO).

La modélisation UML et les modules COM ont marqué Embedded World

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

La modélisation UML et les modules COM ont marqué Embedded World

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure