Couverture ElectroniqueS n°127

Lors de sa dernière édition, le salon des fournisseurs de l'industrie des circuits imprimés a encore accusé une sérieuse baisse de sa fréquentation. Mais, à défaut d'être représentatif du secteur, l'EPC 2004 a apporté son lot de nouveautés. Cologne Les efforts de l'EIPC pour redynamiser son salon biennal EPC après une année 2002 difficile auront été vains. La dernière édition du salon européen des fournisseurs de l'industrie des circuits imprimés, qui s'est déroulée du 5 au 7 octobre à Cologne, a encore subi de plein fouet le déclin du secteur en Europe ; et le projet de l'association de fédérer la filière européenne dans son ensemble, en invitant également les fabricants de circuits imprimés et leurs clients (donneurs d'ordre) à exposer leurs produits sur le salon, n'aura eu aucun effet positif sur sa fréquentation. Malgré le prix plus attractif des stands qui leur étaient proposés, deux de ces sociétés seulement Aspocomp et March Plasma Systems ont répondu à l'appel de l'EIPC. « L'idée a été lancée trop tard pour cette édition. Mais il reste indispensable de rétablir une relation plus étroite entre les fabricants de circuits imprimés et leurs clients, et je pense que nous réussirons la prochaine fois », nous a confié le toujours optimiste Paul Waldner, président de l'EIPC. En tout et pour tout, le salon n'a regroupé que 76 exposants sur une cinquantaine de stands, contre 125 en 2002 et 180 en 2000, dont cinq occupés par des associations de fabricants de circuits imprimés chinoise, hongkongaise, coréenne, taïwanaise, et japonaise…Précision et vitesse progressent de frontMais plus que la présence de ces associations, représentatives faut-il le rappeler de l'essentiel de la production mondiale de circuits imprimés, on aura surtout noté l'absence de certains des plus importants fournisseurs de l'industrie des circuits imprimés : Nelco, Isola, Polyclad (substrats pour circuits imprimés), Shipley et Atotech (consommables et équipements de métallisation), déjà absents lors de la précédente édition, mais aussi le leader de l'imagerie directe par laser, Orbotech, pourtant sponsor de la manifestation, GSI Lumonics (machines de perçage laser), ATG et Luther & Maelzer (testeurs), ou encore le fournisseur d'équipements d'inspection optique Lloyd Doyle. Excellon et Esi (machines de perçage mécanique et laser) étaient, eux, représentés uniquement sur le stand de leur distributeur allemand MIE, tandis que leurs concurrents Schmoll et Posalux partageaient un stand minimum avec Bacher Systems (insolateurs) et LHMT (machines de détourage). Un moyen, pour ces fournisseurs, de conserver à moindres frais une présence sur le salon. Et comme eux, la plupart des exposants ont réduit autant que possible leurs frais de logistique en n'exposant qu'un nombre minimum de machines, voire aucun équipement représentatif de leur offre. Décevant pour les visiteurs, qui d'ailleurs ont été peu nombreux au rendez-vous de l'EIPC : 500 seulement selon l'association, contre 1 300 en 2002 et 4 000 en 2000.Ainsi, l'EPC n'a pas été cette année la vitrine technologique que l'on peut attendre d'un salon spécialisé. Mais les visiteurs auront néanmoins pu découvrir au fil des allées certaines évolutions technologiques méritant de s'attarder sur quelques stands. Dans le domaine du perçage mécanique, les machines gagnent en particulier en vitesse et en précision, grâce à une généralisation des moteurs linéaires et à une augmentation de la vitesse de rotation des broches. Présenté pour la première fois sur un salon, le modèle monobroche Micronic 81 de Mania Technologie affiche par exemple une vitesse de broches de 2 500 000 tr/min, contre 180 000 tr/min maximum pour la plupart des machines commercialisées jusqu'à présent.L'accélération des axes atteint 4G pour une précision de ±10 µm en z, et 2G avec une vitesse maximale de 60 m/min en x et y pour une précision réduite à ±4 µm, grâce à l'adoption d'un système de pied de pression adaptable automatiquement au diamètre du foret, et permettant ainsi d'optimiser la planéité du circuit pour le perçage des trous les plus fins. De même, la machine monobroche Multistation L de Pluritec progresse à la fois en vitesse (+20 % en temps de cycle) et en précision ; mais ce sont surtout les projets de développement en cours du fabricant italien qui ont retenu notre attention. D'ici un an, Pluritec prévoit en effet de lancer une nouvelle machine modulaire cinq fois plus rapide en temps de cycle que cette dernière, grâce à une réduction de toutes les masses en mouvement et à l'adoption d'un système de 2 à 4 broches perçant simultanément le même circuit et non des circuits différents comme ses actuelles machines multibroches Golden.Pour le perçage des circuits imprimés multicouches enfin, Schmoll présentait un équipement d'analyse par rayons X capable de percer non seulement les trous de référence du circuit (destinés à être goupillés), mais également l'ensemble des autres trous. Avec des temps de cycle comparables à un équipement monobroche standard (220 000 tr/min), cette machine permet ainsi à un fabricant de multicouches en petites séries de réaliser ces deux opérations sur un seul et même équipement, et non plus sur deux équipements distincts. D'où un gain de temps sur la manipulation des circuits imprimés et un meilleur taux d'utilisation des machines.En matière d'imagerie traditionnelle, ce sont d'abord les phototraceurs destinés à la fabrication des clichés qui progressent. Mania Technologie, notamment, a présenté une nouvelle génération d'équipements capables de tracer, à 40 000 dpi, des lignes de seulement 7,5 µm sur des films standards (10 µm à 25 000 dpi), voire de 3 µm sur les films haute résolution actuellement en développement chez Agfa et Kodak (précision de ±1 µm maximum en oblique). On notera en outre que ces équipements sont munis d'un chariot optique monté sur un bloc de granit et déplacé par un moteur linéaire sur un coussin d'air, évitant toutes vibrations et frictions susceptibles de dégrader à terme les performances du système. Au niveau des insolateurs, la précision et la vitesse ne cessent également de progresser. Le châssis automatique Evolution 3 d'Automa-Tech, notamment, gagne 50 % en vitesse (4,5 panneaux par minute en moyenne) et 30 % en registration (5 à 8 µm) par rapport à l'Evolution 2, et permet ainsi de traiter dans des conditions industrielles des circuits imprimés dotés de pistes et d'espacement de 25 µm seulement. Pour plus de flexibilité, la machine peut être indifféremment équipée de lampes de 5 kW ou de 8 kW selon le type des encres de masques de soudure, et dispose désormais d'un dispositif de communication fournissant aux responsables de production et de maintenance toutes les informations concernant l'utilisation de la machine (nombre de panneaux produits, taux d'utilisation, etc.) par l'envoi automatique d'e-mails. D'ici mars 2005, cette machine disposera en outre d'un système d'exposition des panneaux par zone, qui permettra d'améliorer leur registration et les rendements de production pour des circuits complexes. Si les principales nouveautés du fabricant français portent cette année sur le haut de gamme, les équipements semi-automatiques ne sont toutefois pas oubliés, puisque, en complément de ses modèles Afosa, Automa-Tech élargira son offre au printemps 2005 à des machines d'entrée de gamme pour des applications nécessitant moins de précision (de l'ordre de ±25 µm). Dotés d'un système de positionnement par l'opérateur au moyen d'un jeu de vis et d'une aide par la vision artificielle, ces modèles débuteront à environ 120 000 euros (contre aujourd'hui 200 000 euros minimum pour une Afosa), et se positionneront ainsi sur le créneau des machines du Taïwanais CBT ou de l'Américain Olec.En matière de test électrique, Seica élargit également son offre en machines semi-automatiques, avec un modèle à chargement manuel en position verticale destiné aux petites et moyennes séries. Référencé S22 BBT, ce testeur à quatre sondes mobiles présente surtout l'intérêt de pouvoir accueillir des cartes aussi grandes (jusqu'à 610 mm de côté) que son grand frère automatique, S24 BBT (à convoyeur horizontal intégré), pour un prix de 30 % à 40 % inférieur. Ce modèle se positionne sur le créneau des testeurs de Microcraft, de Luther & Maelzer, et des modèles d'entrée de gamme d'ATG. Sur le haut de gamme, le salon n'a par contre pas présenté de réelles nouveautés : l'équipement de test sans contact de Mania Technologie attendu pour cette année en Europe (voir notre numéro du 18 octobre 2002) ne sera finalement pas commercialisé, ni en Europe, ni dans le reste du monde. Les raisons sont d'ordre commercial, explique la responsable des ventes de Mania pour l'Europe, Maria José Gonzalez : « Il n'y a pas de marché, dans les conditions actuelles, pour un équipement à un million de dollars. » Et un éventuel report du lancement de cet équipement n'est pour le moment même pas prévu.

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