La nuance ténue entre excellence et endogamie

Le 19/01/2015 à 8:47 par Frédéric Rémond

 

 

Patrice Caine vient d’être élu directeur général de Thales, tandis que la fonction de président du conseil d’administration du groupe d’électronique de défense revient à Henri Proglio. Ce dernier était préalablement Pdg d’EDF, où son remplaçant se nomme Jean-Bernard Lévy, précédent Pdg de… Thales en 2013 et 2014. Avant de rejoindre EDF, Henri Proglio a été le Pdg de Veolia Environnement, héritier du pôle environnement de Vivendi que Jean-Bernard Lévy a dirigé de 2002 à 2012 et dont l’ex-filiale Proxiserve est dirigée par Stéphane Caine, frère de Patrice et polytechnicien comme lui (et comme Jean-Bernard Lévy)…

Et l’on pourrait continuer de dérouler (par exemple du côté de Dassault ou du secteur nucléaire) la pelote de l’endogamie industrielle française qui n’est jamais aussi forte que dans les secteurs sensibles de l’énergie et de la défense. Il n’est pas question ici de remettre en cause les compétences des uns et des autres ; juste de faire remarquer que le jeu des chaises musicales auquel se livre l’état depuis des décennies avec une petite poignée de dirigeants issus des mêmes écoles, passés par les mêmes conseils d’administration et s’appuyant sur les mêmes réseaux, ne constitue peut-être pas toujours la meilleure façon d’articuler des approches innovantes et audacieuses aux défis qui se posent à l’industrie française.

 

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