Vers un unique avion de combat européen ?

Le 16/05/2018 à 11:07 par Frédéric Rémond
Jérémy Tireau/armée de Terre

Jérémy Tireau/armée de Terre

Autres temps, autres moeurs… Une collaboration de grande ampleur entre les frères ennemis Dassault et Airbus parait aujourd’hui presque plus étonnante que la coopération militaire entre la France et l’Allemagne qui pourtant, historiquement, ne va pas de soi. Tandis que la branche Défense d’Airbus, au fort accent germanique, promouvait son Eurofighter développé avec l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni, Dassault mettait en avant son Rafale franco-français et travaillait avec les Britanniques sur un drone de combat.

La donne a rapidement changé depuis le Brexit. Dassault et Airbus, cornaqués par les responsables politiques français et allemands, seront donc amenés à développer conjointement, à l’horizon 2035-2040, le futur système de défense aérien, incluant un avion de combat (pour lequel Dassault serait vraisemblablement maitre d’oeuvre) concurrent du F35 américain et l’infrastructure attenante – électronique, missiles, drones, etc. – qui échoirait plutôt à Airbus. Une répartition des tâches qui reste à établir en incluant d’autres acteurs européens et qui ne manquera pas de susciter des frictions, tout comme les objectifs politiques d’une telle plateforme commune.

Pour l’Allemagne, il s’agit avant tout de souder le couple franco-allemand autour d’un embryon de défense européenne au moment où l’Union subit de multiples turbulences post-Brexit ; pour la France, l’objectif consiste aussi à créer une force aérienne mobilisable rapidement et indépendamment pour des opérations extérieures ponctuelles dont elle est plus familière que son partenaire d’outre-Rhin.

 

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