Lancement du projet Miras de mise au point d’un système de guidage du traitement focal du cancer de la prostate

Le 20/10/2014 à 15:25 par Didier Girault
Edap TMS

Le traitement focal est un traitement de la seule zone cancéreuse. Il laisse intact le reste de la prostate, évitant aux malades les risques d’impuissance et ou d’incontinence liés aux traitements traditionnels par chirurgie ou radiothérapie.

Koelis, fabricant de matériels de chirurgie guidée par l’image, et EndoControl, entreprise spécialisée dans l’assistance robotique à destination de la chirurgie endoscopique, ont lancé le projet Miras (Multi-Image & Robot Assisted Surgery).

Soutenu par le Fonds unique interministériel (FUI), ce projet de recherche et de développement industriel d’une durée de 3 ans est financé à hauteur de 4,4 millions d’euros.
Labellisé par les pôles de compétitivité Minalogic et Lyonbiopole, il a pour objectif la création puis la commercialisation d’une plateforme de guidage des interventions chirurgicales du cancer de la prostate.

Il s’agit notamment d’accompagner le traitement focal du cancer de la prostate, un traitement qui se limite à la seule zone cancéreuse et laisse intact le reste de la prostate. Ce qui évite les risques d’impuissance ou de continence liés aux traitements traditionnels (chirurgie et radiothérapie).

Environ 30% des cancers de la prostate correspondent à des stades localisés et à faible agressivité. A l’inverse, environ 30% des cancers placés sous surveillance car de très petite taille ou considérés comme non agressifs, nécessitent in fine un traitement global (chirurgie ou radiothérapie). Il serait donc plus intéressant, pour le patient et pour le budget de la sécurité sociale, de traiter ceux-ci de manière focale.

Dans la pratique, le traitement focal repose sur une émission ciblée d’ultrasons à haute énergie au niveau de la région cancéreuse ; les tissus malins sont alors détruits par élévation de température. On comprend l’importance pour la réussite d’un tel traitement d’une localisation parfaite de la zone cancéreuse.

Dans la pratique, celle-ci est d’abord délimitée par IRM et par biopsie. Puis, lors de l’intervention, une échographie 3D de la prostate est réalisée via une sonde introduite dans le rectum.
L’utilisation des images IRM mémorisées et des images de l’échographie 3D permet de cerner précisément le volume à brûler. Alors, les ultrasons à haute énergie sont émis en direction de celui-ci (voir schéma).

Le traitement dure de 30 minutes à 2 heures, en fonction de l’importance du volume de tissus cancéreux à supprimer.

70000 cas par an en France

Avec près de 10000 décès par an en France, le cancer de la prostate est le deuxième cancer cause de mortalité chez l’homme après le cancer du poumon. Dans l’Hexagone, 70000 cas sont détectés chaque année, dont 80% sont considérés comme étant de bon pronostic – c’est-à-dire éligibles à la surveillance active ou au traitement focal.

La plateforme Miras associera une navigation chirurgicale à partir d’images 3D temps réel résultant de la fusion des informations fournies par l’échographie et l’IRM, ainsi que des systèmes asservis de robotique pour le guidage robotisé du geste chirurgical.

Dans la pratique, EndoControl se charge de la fabrication de la robotique et de l’ensemble de commande. Quant à Koelis, concepteur et fournisseur de dispositifs de navigation chirurgicale pour l’urologie, il prévoit de commercialiser la plateforme Miras à partir de 2018.
 

 

 

 

Copy link
Powered by Social Snap