L’industrie européenne des semi-conducteurs demande à être soutenue à hauteur de 10 milliards d’euros

Le 02/07/2018 à 12:42 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Les onze entreprises et organismes de recherche signataires du rapport intitulé “Rebooting Electronics Value Chains in Europe” (Redémarrer les chaînes de valeur électroniques en Europe) souhaiteraient que les fonds alloués à l’initiative Ecsel soient doublés dans le prochain budget de l’Union européenne qui commence en 2021. Le rapport préconise aussi que le programme, IPCEI (Important Projects of Common European Interest) dont le volet français s’intitule Nano 2022, soit mené à bien.

 Les fabricants de semi-conducteurs en Europe réclament plus d’aide de l’Union européenne pour encourager le rebond amorcé du secteur, développer des technologies comme l’intelligence artificielle et faire face à une éventuelle guerre commerciale qui menace les chaînes d’approvisionnement mondiales, selon Reuters.

Dans un rapport de 20 pages remis à Mariya Gabriel, la commissaire européenne à l’Economie numérique, le secteur demande que les fonds alloués à un programme de R&D lancé en 2014, soient doublés pour atteindre 10 milliards d’euros dans le cadre du prochain budget septennal. Le rapport, consulté par Reuters, appelle également à prolonger un programme de soutien des Etats aux projets d’investissement d’importance stratégique au-delà de 2020.

Le lobbying s’intensifie généralement quand les discussions sur les fonds budgétaires de l’UE sont à un stade avancé. Mais le programme chinois de subventions “Made in China 2025” et “America First” du président Donald Trump accentuent les inquiétudes et renforcent l’urgence d’un débat en la matière. Sollicitée par Reuters, la Commission européenne n’a pas répondu dans l’immédiat.

Les sociétés européennes de semi-conducteurs sont de taille beaucoup plus modeste comparées aux géants mondiaux comme le sud-coréen Samsung Electronics et l’américain Intel, dont les parts de marché sont respectivement de 14,2% et 14%, selon le cabinet d’études Gartner.Après des années de déclin, le secteur européen de l’électronique européenne, évalué à environ 240 milliards d’euros, commence cependant à retrouver des couleurs.

Les onze entreprises et organismes de recherche signataires du rapport intitulé “Rebooting Electronics Value Chains in Europe” (Redémarrer les chaînes de valeur électroniques en Europe) souhaiteraient que les fonds alloués à l’initiative Ecsel soient doublés dans le prochain budget de l’Union européenne qui commence en 2021. Le rapport préconise aussi que le programme, IPCEI (Important Projects of Common European Interest) dont le volet français s’intitule Nano 2022, soit mené à bien. Certaines sources du secteur estiment toutefois que l’IPCEI est une outil complexe, freiné par des lourdeurs administrative, qui a encore besoin de réformes pour porter ses fruits. Parmi les autres recommandations du rapport figurent le renforcement de l’indépendance de l’Europe en matière de semi-conducteurs, la création d’un groupe d’étude sur les compétences et la fédération des efforts de recherche.

Malgré la disparition du géant du téléphone mobile Nokia en tant que marque phare de la consommation, l’industrie européenne du matériel a réussi à défendre sa position dans des domaines tels que l’Internet des objets et les véhicules électriques. La croissance dans l’utilisation de l’intelligence artificielle pour orienter les processus de fabrication ou les voitures autonomes est une priorité clé identifiée par le rapport.

«Les défis sont tout simplement trop importants, les risques ou les échecs sont trop élevés et les coûts sont prohibitifs pour toute entité publique ou privée.» L’augmentation des frictions commerciales et la concentration dans l’industrie mondiale des semi-conducteurs à travers des fusions et des acquisitions à grande échelle signifient également que l’Europe doit accroître son autonomie. “Les semi-conducteurs en tant que marchandises peuvent facilement faire partie d’une guerre commerciale”, a déclaré l’un des co-auteurs du rapport. «Qu’il s’agisse de l’automobile, de l’aérospatiale, des produits pharmaceutiques ou des sciences de la vie, ils doivent être disponibles, abordables et écoénergétiques. Et les entités le long de la chaîne d’approvisionnement doivent travailler plus étroitement qu’elles ne le sont actuellement”, ajoute-t-il.

STMicroélectronics, X-Fab, Bosch, GlobalFoundries, United Monolithic Semiconductors, Infineon, ASML Fraunhofer, CEA-Leti and Imec ont participé à ce rapport.

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