Etat de santé inquiétant pour l’ex Roux et Compagnie

Le 09/10/2017 à 8:47 par Didier Girault
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En décembre 2016, ce sous-traitant a été acquis par une société tchèque. Depuis, la production tourne, pour le moins, au ralenti. L’entreprise n’a pratiquement pas pris de nouvelles commandes. Elle vient de licencier son responsable informatique et n’a plus de directeur commercial.

Que devient SN Roux (ex Roux et Compagnie), le sous-traitant en électronique de Kervignac (56), spécialisé en aéronautique, qui a été repris par Niklaus Zenger en décembre 2016, alors qu’il était en redressement judiciaire depuis juillet 2016 ? Dans son édition du 30 septembre 2017, notre confrère Ouest France y indiquait « des ateliers silencieux » ainsi que la seule présence de cadres venus relever le courrier et les e-mails.

Nous n’avons pas réussi à joindre M. Zenger, le directeur de l’établissement. Quant au responsable de la production que nous avons contacté, il nous a répondu qu’il n’est pas habilité à répondre aux questions de la presse. Nous avons cependant pu contacter le responsable informatique de la société qui nous a fait part de son licenciement pour motif économique (ce travail sera sous-traité), le 29 septembre dernier, ainsi que le directeur commercial qui ne sera pas embauché à la fin de sa période d’essai. Les entretiens que nous avons eus avec eux nous ont permis de mieux cerner la situation de SN Roux.

Des espoirs

Roux et Compagnie (8,2M€ de chiffre d’affaires 2014, selon société.com) a été placé en redressement judiciaire le 25 juillet 2016 suite à des difficultés financières liées au départ de son plus grand client (Thales) ainsi qu’un impayé significatif (Schmid Telecom France, à chiffre d’affaires 2014 de 1,2M€). A noter qu’en décembre 2016, Schmid Telecom France, alors en redressement judiciaire, a été repris par M. Zenger. Depuis le 18 juillet 2017, Schmid Telecom France est en liquidation judiciaire.

En décembre 2016, le tribunal de commerce de Lorient a retenu l’offre de reprise de Roux et Compagnie faite par BCG Capital (M. Zenger). Cette offre permettait le maintien de 40 employés sur le site – sur un total de 75. En décembre 2016, Roux et Compagnie affichait un carnet de commandes de l’ordre de 2,5 millions d’euros.

A la fin de la période d’observation instaurée par le tribunal de commerce (de début janvier à fin mars 2017), le journal Ouest France s’était inquiété d’un manque de commandes pour l’usine de Kervignac ainsi que d’un retard de versement de salaires en février (édition du 29 mars 2017). Le 31 mars, lors de l’audience de fin de période probatoire, M. Zenger avait expliqué que les problèmes évoqués étaient notamment liés à la finalisation de la cession ainsi qu’à des impayés (23 000 euros). Lors de la même audience, M. Zenger avait fait état devant le tribunal de commerce d’un projet d’intégration de SN Roux dans un groupe de haute technologie.

Une affaire qui se délite

Depuis, ce projet ne s’est pas concrétisé. Mais, il y aurait plus inquiétant : un partie des commandes du carnet de commandes n’aurait pas été suivie de fabrications par manque de composants. Les achats seraient différés en raison de difficultés de trésorerie.

Le manque de trésorerie semble préoccupant. Il serait à l’origine d’une non-tenue d’audits de renouvellements des certifications EN 9100 (aéronautique) et ISO 14001. Conséquence : à partir du 9 octobre prochain, SN Roux ne serait plus certifié EN9100 et ISO14001. Or, le savoir-faire et les compétences de l’entreprise concernent au premier chef chez les secteurs de l’aéronautique, de l’aéronaval et de la défense. Le même manque d’argent a causé une perte de l’assurance des bâtiments (signifiée par lettre aux employés du site, en août dernier) qui contraint les salariés à rester chez eux jusqu’à nouvel ordre.

Des salariés motivés

Au cours des péripéties qui ont agité leur entreprise, les salariés de Roux et Compagnie puis de SN Roux ont montré, plus d’une fois, leur attachement à la société ainsi que leur motivation. Le 25 septembre 2016, ils avaient manifesté devant le tribunal de commerce de Lorient pour affirmer leur confiance dans le savoir-faire de Roux et Compagnie ainsi que leur détermination à faire vivre cette société.

Fin mars dernier, au moment de l’audience de fin de période probatoire par le tribunal de Lorient, ils avaient fait savoir dans une lettre, leur motivation et leur confiance en SN Roux.
A noter que SN Roux a reçu récemment une commande pour des matériels destinés au Mexique.
 

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