ams veut (encore) racheter Osram

Le 19/08/2019 à 11:24 par Frédéric Rémond

Le fabricant autrichien de capteurs a fait une offre à 4,3 Md€ pour acquérir le fournisseur allemand de Led. 

Au printemps, le fabricant autrichien de capteurs ams s’était porté candidat au rachat de l’allemand Osram, spécialiste de l’optoélectronique, avant de battre en retraite. L’autrichien est revenu à la charge à la mi-août, avec une offre valorisant l’action Osram à 38,5 € (*), soit un montant global d’environ 4,3 milliards d’euros. Entre-temps, ce sont les groupes financiers Bain Capital et Carlyle Group qui s’étaient mis sur les rangs, mais les principaux actionnaires d’Osram, Allianz Global Investors en tête, espéraient de meilleures offres. Techniquement, la fusion d’ams et d’Osram tirerait sa justification de portefeuilles en partie complémentaires, l’ancienne filiale de Siemens disposant des composants photoniques (Led visibles, infrarouges et lasers) utilisés par ams dans nombre de ses capteurs optiques. Économiquement, il s’agirait pour ams d’être enfin moins dépendant du secteur grand public : les smartphones absorbent la majeure partie de ses composants, à commencer par ceux d’Apple. 
 
Objectif : diversification
 
La combinaison d’ams et d’Osram créerait un groupe pesant cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires répartis entre le grand public (35 %) et l’automobile (45 %), un domaine où il pourrait se positionner sur des applications en forte croissance comme les véhicules autonomes, l’éclairage automobile numérique et les interfaces homme-machine dans l’habitacle. Industriellement, les fabricants, qui ont tous deux récemment investi en capacités de production et d’assemblage, escomptent des gains d’échelle significatifs liés à une meilleure utilisation de leurs usines. A titre d’exemple, le développement et la fabrication front-end de Led seraient rassemblés sur le site de Regensburg et la production back-end en Asie. Les accords relatifs aux sites allemands d’Osram, signés en 2017 avec les salariés concernés et le syndicat IG Metall, seraient maintenus, avec même des créations de postes à la clé. La division numérique d’Osram, qui fait doublon avec celle d’ams et qui n’est donc pas jugée stratégique, serait, elle, revendue. L’activité concernant l’éclairage Led grand public d’Osram serait, pour sa part « optimisée », ams s’en dégageant progressivement afin de libérer des ressources financières plus utiles ailleurs. Enfin, ams maintiendrait « une présence significative » à Munich, qui sert aujourd’hui de siège social à Osram. 
 
(*) Tombé à 25 € en juin dernier, le cours de l’action Osram tutoyait les 35 € à la mi-août. 

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