Couverture ElectroniqueS n°127

Réunis à l'occasion du Symposium ISS Europe 2012, les acteurs de la micro et de la nanoélectronique se sont montrés optimistes quant à leur avenir. Conscients de leurs atouts et de leurs points faibles, ils savent aussi que les alliances sont nécessaires. Et attendent de la Commission européenne qu'elle les soutienne franchement. L 'humeur était à l'optimisme lors de l'Industry Strategy Symposium (ISS) Europe 2012, qui s'est tenu à Munich fin février. Organisé par l'association professionnelle Semi, ISS aras-semblé plus de 200 représentants des principaux acteurs de la chaîne du semi-conducteur ainsi que des analystes. Gabriel M. Crean, vice-président Technologie du CEA, a donné le ton lors de son discours d'ouverture consacré aux Technologies clés (K ey enabling technologies, Kets) pour la compétitivité européenne et notamment aux défis à relever et aux solutions envisagées : « les Européens doivent construire les trois piliers du pont qui leur permettront de traverser la Vallée de la Mort de l'Europe : l'excellence en Recherche & Développement pour transformer les connaissances en technologies, la réindustrialisation pour transformer les technologies en produits, et la création d'entreprises solides pour fabriquer ces produits » , a-t-il affirmé. Il reconnaît que les sociétés européennes de la microélectronique commencent à mettre en place les collaborations nécessaires. Il insiste néanmoins sur la nécessité de parler d'une seule et même voix et « de dépasser les intérêts privés » pour convaincre la Commission européenne de soutenir l'industrie du semi-conducteur dans le prochain programme-cadre (8 e FP, 2014-2020). Michael Hammel, directeur général de Texas Instruments (TI, Freising, Allemagne) a listé les handicaps européens en insistant surtout sur les codes et les durées du travail, les niveaux de rémunération et le coût de l'énergie. Il a également souligné les points forts que sont l'écosystème très innovant en matière d'ingénierie, l'avance prise dans le développement durable qui pourrait se révéler rapidement un vrai différenciateur, le réseau de R&D et la stabilité de l'Europe. Autant de raisons pour lesquelles TI maintient des productions en Europe. «Pour rester productive, l'Europe doit faire attention à ne pas laisser tarir le flux d'ingénieurs talentueux et surtout à baisser le prix de l'énergie!» , a-t-il conclu. TI a développé près de 30 projets pour réduire la consommation de ses équipements : panneaux solaires, pompes à vide à basse consommation… la réindustrialisation de l'europe pour la fabrication des semi-conducteurs est une priorité pour la filière. Un Optimisme Réel Pour 2012 L'optimisme ambiant était aussi alimenté par les chiffres. Bill McLean, président du cabinet IC Insights, a affirmé que le marché des semi-conducteurs progresserait de 7 % en 2012 après seulement 2 % en 2011, faiblesse due aux événements qui ont affecté l'industrie : tsunami au Japon, inondations en Thaïlande, crise de l'euro… Et il va jusqu'à promettre un taux moyen annuel de croissance de 8% d'ici à 2021. Ce qui porterait le marché à 567 milliards de dollars, à comparer aux 262 milliards de dollars de 2011. Point d'accord entre les industriels: l'Europe doit innover et se concentrer sur ses différentiateurs comme, par exemple, le 450mm ou les Cmos, sans oublier l'environnement et le développement durable. Sans non plus omettre de « réenchanter » ses métiers pour attirer les jeunes et les inciter à choisir les filières industrielles plutôt que financières ou juridiques. Rutger Wijburg, directeur général de Globalfoundries Fab 1 à Dresde en Allemagne, a ainsi conclu la table ronde consacrée à la production en Europe en disant: «espérons que nous n'aurons plus cette discussion dans 5 ans»… Pour intégrer les nouvelles technologies de conception et de production ainsi que les nouveaux matériaux, l'association SEMI a aussi annoncé avoir racheté Plastic Electronics Foundation (PEF), l'organisation dédiée à l'électronique organique. Les produits issus de cette électronique plastique sont les écrans Oled et Amoled, les batteries plates ou souples, les panneaux photovoltaïques, etc. Un exemple marquant d'une nouvelle branche d'activité fort prometteuse et sur laquelle l'Europe est déjà bien positionnée. alain astier: l'industrie européenne peut être rentable et productive Où en est l'électronique européenne en matière de fabrication? > alain astier: il y a 5 ans, l'industrie était devenue dépressive. tout le monde disait que la production de semi-conducteurs était terminée. puis des associations ont relevé la tête, fait du lobbying… aujourd'hui, on va plutôt bien, on investit, de nouvelles fabrications se créent! Mais on est convalescent, il faut donc rester pragmatique, même si les industriels européens du semi-conducteur ont montré qu'ils pouvaient être rentables et productifs. Le gros de la fabrication restera toutefois en asie? > alain astier: oui, mais l'europe peut améliorer sa compétitivité sur ses points forts. la commission a pris conscience qu'il ne fallait pas rester focalisé sur la r&d, mais entretenir la filière industrielle. des secteurs comme l'automobile ou la santé ont d'importants besoins et ils sont en europe! > alain astier, vice-président de stMicroelectronics.

Convalescente, L’europe Des Semi-Conducteurs Renoue Avec La Croissance

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

Convalescente, L’europe Des Semi-Conducteurs Renoue Avec La Croissance

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure