Petit tour sur autoroute à bord d’un véhicule semi-autonome

Le 29/09/2016 à 15:17 par La Rédaction
ZF-TRW

L’occasion nous a récemment été donnée par ZF-TRW de faire une quinzaine de kilomètres à bord d’un prototype de véhicule semi-autonome doté de fonctions de conduite automatiques partielles telles que l’aide à la conduite sur autoroute avec changement de voie automatique. Essai concluant mais…

Lors d’un récent voyage de presse, il nous a été donné de visiter le site brestois du groupe allemand ZF qui revendique la place de 3è plus important équipementier automobile au monde depuis la finalisation du rachat de l’américain TRW au printemps 2015. L’entreprise y produit des radars dédiés aux systèmes d’aide à la conduite (Adas) et aux véhicules semi-autonomes.

A cette occasion, ZF-TRW a annoncé un nouvel investissement sur son site breton afin d’y accroître la capacité de production (voir notre article à ce sujet dans cette newsletter). Mais l’intérêt de cette visite résidait également dans l’essai d’un prototype de véhicule semi-autonome doté de fonctions de conduite automatiques partielles telles que l’aide à la conduite sur autoroute avec changement de voie automatique.

Essais désormais possibles sur autoroute en France

Si les journalistes présents n’ont pas pu prendre le volant de ce prototype (de toute façon, il n’y a théoriquement pas de volant à “prendre” dans un véhicule autonome…), ils ont toutefois pu embarquer en tant que passager, histoire de ressentir ce que ça fait de laisser un peu d’autonomie à une voiture. Il s’agissait en l’occurrence d’une Opel Insigna de série équipée d’une caméra frontale, d’un radar frontal longueur portée, de 4 radars latéraux courte portée, d’une direction à assistance électrique à entrainement par courroie (EPS BD) et du contrôle électronique de trajectoire. Sans oublier un gros PC caché dans le coffre chargé de traiter en temps réel les informations reçues par la caméra et les radars et de calculer les corrections à apporter au véhicule pour que ce dernier puisse circuler sans encombre sur une autoroute ouverte à la circulation, donc en plein trafic. Car il est désormais possible pour certaines entreprises d’effectuer des essais de véhicules semi autonomes sur certains tronçons d’autoroutes en France, après accord du préfet.

C’est donc en tant que passagers que deux confrères et moi-même avons pu tester cette voiture pendant une quinzaine de kilomètres sur une portion d’autoroute près de Brest, en plein milieu de la circulation (le trafic était peu dense ce jour-là). Il faut reconnaître que la démonstration a été clairement concluante dans le sens où le véhicule s’est parfaitement comporté dans le trafic et ce, sans que le conducteur (un ingénieur allemand de ZF) n’ait à toucher le volant. La voiture gère d’elle même son accélérationn et son freinage en fonction du trafic. Le plus impressionnant reste le moment où le véhicule “décide” d’effectuer un dépassement (d’où la nécessité des radars latéraux). Qui plus, le conducteur peut solliciter un dépassement en appuyant sur le clignotant. Mais si la voiture décide que la manouvre est trop risquée, alors elle ne déboitera pas et préfèrera freiner si un véhicule la précédant ralentit.

Drôle d’impression

Mais malgré le succès incontestable de la démonstration, le moins que l’on puisse dire, c’est que cela procure une drôle de sensation d’être passager d’un tel véhicule. Tout d’abord, quoi que précis, les mouvements du volant sont très légèrement saccadés, ce qui peut s’avérer assez désagréable à la longue, surtout sur une autoroute un peu sinueuse. Mais il ne s’agit là que d’un problème mineur qui sera réglé au fur et à mesure que la technologie évoluera.

Non, le plus gros problème n’est pas technologique mais humain. Le problème, c’est la confiance que devra accorder le conducteur à sa voiture autonome et à l’électronique qui la pilote. Et là, ce n’est pas gagné. Car même si le conducteur peut reprendre la main (et le volant) à tout moment, il faut admettre que l’on a un peu de mal à se sentir totalement en sécurité à bord de ce type de véhicule. C’est sans doute une question d’habitude mais le changement demandé est important et il faudra sans doute beaucoup de temps pour accepter et adopter cette façon de conduire, ou plutôt de ne pas conduire…

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