D’après la Semiconductor Industry Association (SIA), les ventes de semi-conducteurs ont atteint en mars un niveau record de 55,9 milliards de dollars, en hausse séquentielle de 1,8% et annuelle de 18,8%. Une croissance qui, après une année 2024 déjà florissante, paraît spectaculaire… mais qui s’avère, dans le détail, très contrastée. Ainsi les ventes aux Etats-Unis ont-elles progressé de 45,3% (!) entre mars 2024 et 2025 ; une progression statistiquement aberrante, qui tient au plongeon enregistré précédemment par le marché américain et, surtout, à la folie actuelle autour de l’intelligence artificielle, qui réclame nombre de processeurs graphiques et de mémoires HBM vendus au prix de l’or. Dans le même temps, la Chine, dont l’accès à ces puces onéreuses est interdit par l’administration américaine, se contente d’une croissance annuelle de 7,6%, tandis que l’Europe, touchée par des ventes décevantes de véhicules électriques et par un secteur industriel atone, voit ses ventes diminuer de 2%. La question est donc la suivante : le marché américain de l’IA suffira-t-il à lui seul à assurer une croissance à deux chiffres des ventes de circuits intégrés au niveau mondial en 2025 ? Rien n’est moins sûr, à l’heure où plusieurs fabricants américains signalent que leurs ventes pâtissent du yo-yo des droits de douanes et des restrictions encore renforcées concernant les exportations vers la Chine.