Dominique Vernay (Systematic Paris Région) : «Les pôles de compétitivité aident les PME à se développer»

Le 21/10/2009 à 16:46 par Jacques zzSUEAYGhcIE

«Les pôles de compétitivité fournissent aux PME des informations et un accompagnement lors de la recherche de financements, de partenaires ou encore de débouchés commerciaux», explique Dominique Vernay. Après un premier bilan positif, les pôles de compétitivité sont entrés dans une deuxième phase appelée “Pôles 2.0”. De quoi s’agit-il ?

Dominique Vernay : A l’issue de l’évaluation faite par les pouvoirs publics, les pôles ont pris connaissance de leurs points forts et de leurs points faibles et ont signé un contrat d’objectifs. Il s’agit, en premier lieu, de développer l’usine à projets de R & D que constituent les pôles de compétitivité, c’est-à-dire de poursuivre le rapprochement entre les entreprises, la recherche et l’enseignement supérieur tout en favorisant la coopération entre les pôles d’un même domaine. Alors que dans une première phase, nous avons créé des dynamiques locales, nous devons maintenant travailler sur des axes stratégiques impliquant plusieurs pôles, dépasser le seul stade de la R & D et aller vers l’innovation et la relation clients-fournisseurs. Dans le cadre des contrats d’objectifs, il a aussi été convenu de mettre en place des plates-formes d’innovation regroupant, sur le long terme, des acteurs de la recherche industrielle et de la recherche publique. Un autre volet du contrat d’objectifs consiste à accélérer le développement des PME à fort potentiel technologique et à accroître leur implication dans la gouvernance des pôles, ceci afin de s’assurer que leur voix soit entendue. Il s’agit également d’établir une meilleure connexion avec les clusters européens et, enfin, de permettre un plus grand développement des PME à l’international.

La participation des PME est-elle satisfaisante ?

Dominique Vernay : Certainement, mais il faut aller encore plus loin en les incitant à se regrouper pour attaquer un marché, à davantage agir collectivement. Au moment où nous avons créé les pôles, peu de PME étaient représentées. Puis, nous avons assisté à une montée en puissance des PME et à une participation de plus en plus active de leur part. Leur participation leur est souvent très bénéfique, car en s’intégrant dans les pôles de compétitivité, elles y trouvent des informations et un accompagnement sur des questions importantes liées à leur développement, notamment concernant l’accès aux financements, la gestion des ressources humaines, la stratégie, le marketing, la coopération et la recherche de partenaires, les débouchés commerciaux en particulier auprès des donneurs d’ordre de leur pôle. Dans le cadre du club des pôles mondiaux, l’échange de bonnes pratiques entre pôles est particulièrement intéressant sur le sujet des PME. Par exemple au sein du pôle Systematic, nous leur avons présenté la loi Tepa sur les investissements possibles liés à l’ISF, ce qui a débouché sur des rencontres entre investisseurs et PME. Nous avons également mis en place un comité Stratégie et marketing. Il s’agit d’un panel de patrons d’entreprises qui a fait des recommandations aux dirigeants de PME. Les acteurs du pôle Minalogic ont pour leur part expliqué leur démarche de prêt de personnel permettant de transférer des salariés d’une entreprise vers une autre entreprise lorsque la première est en sous-charge. A l’international, certaines PME ont obtenu des contacts à Boston, Los Angeles, Pékin qui ont débouché sur des contrats commerciaux. Nous pouvons ainsi affirmer que les pôles ont permis à de nombreuses PME d’accélérer leur développement.

Vous avez demandé des moyens supplémentaires aux pouvoirs publics. Avez-vous bon espoir de les obtenir ?

Dominique Vernay : Nous avons expliqué que les différents acteurs sont prêts à investir davantage pour soutenir la R & D et l’innovation, c’est pourquoi nous avons prêché dans le même temps en faveur d’un accroissement des moyens de la part des pouvoirs publics à hauteur de 900 millions d’euros (voir EI n°693). Nous pourrons ainsi nous implanter sur des secteurs que nous estimons être parmi les plus porteurs pour demain, notamment l’Internet du futur, la ville durable, la santé, les technologies vertes, les transports durables, la mobilité, les nanotechnologies. Notre ambition est que le grand emprunt national vienne en appui de notre démarche. 

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