Marché des équipements de production électronique : 2024, année moins clémente ?

Le 05/04/2024 à 8:58 par Arnaud Pavlik

Nous avons détaillé hier l’indice composant le baromètre Acsiel des ventes trimestrielles de la filière électronique en France relatives aux composants électroniques et aux consommables. Penchons-nous aujourd’hui sur celles liées aux équipements de test et de mesures électroniques, ainsi qu’aux équipements de production de cartes électroniques.

L’indice Acsiel a connu une croissance séquentielle de 56% durant le 4e trimestre 2023, qui a complètement effacé la chute du trimestre précédent. Résultat, la croissance a pu augmenter de 20% en glissement annuel, alors qu’elle avait baissé de 24% au 3e trimestre. Selon Acsiel, des investissements « considérables » ont été planifiés et réalisés dans la perspective de 2024. Des contrats importants ont conduit à un niveau élevé, « voire exceptionnel », de livraisons et de facturations fin 2023. Cependant, cette année s’amorce sur un climat nettement moins clément, avec des commandes et une confiance en baisse : à l’image des fabricants de composants, les fournisseurs de biens d’équipement sont inquiets de la dégradation de la conjoncture allemande.

En France, la demande pour l’automobile reste dynamique, notamment pour les Adas (systèmes d’aide à la conduite) et les testeurs de batteries, mais le marché est globalement moins bien orienté qu’au cours des trois années écoulées. Rien de réjouissant du côté des télécoms, « arrivées à la fin d’un cycle d’investissement », ni de la 5G qui « n’a pas pris le relai, alors que beaucoup de questions subsistent sur le financement des investissements et l’équilibre du modèle économique ». En revanche, en raison des tensions internationales, le militaire bénéficie d’un fort regain d’activité. La production de gros équipements stratégiques (sous-marins, aéronefs, etc.) stimule l’ensemble de la sous-traitance.
Au total, les perspectives de croissance de l’électronique restent assez fortes sur le long terme. Une inquiétude demeure : « Les besoins en formation de main d’œuvre dans la filière sont considérables, tant pour les fabricants de machines que pour les fabricants de composants, alors que les formations techniques ont été négligées par l’Education Nationale depuis plusieurs années ». Par ailleurs, « la formation de techniciens a fait l’objet de mesures avec la mise en place de la réforme CIEL pour les Bac Pro et les BTS ; cette réforme qui va dans le bon sens a débuté au cours de la rentrée 2023, mais la mise en œuvre des moyens pédagogiques est très inégale selon les régions. Ce point doit être traité sans délai pour éviter que la pénurie de talents ne devienne un frein majeur à la croissance de la filière », avertit l’Alliance des composants et systèmes pour l’industrie électronique.

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