e-santé : 71,8% des malades chroniques sont « peu connectés »

Le 22/02/2019 à 10:02 par Didier Girault
Chaire Réseaux sociaux et objets connectés de l’institut Mines-Télécom Business School.

C’est-à-dire qu’ils n’utilisent pas les applications mobiles ou les objets connectés, et n’utilisent Internet qu’une à trois fois par mois.

Une étude menée par la chaire Réseaux sociaux et objets connectés de l’institut Mines-Télécom Business School en partenariat avec le collectif (Im)Patients chroniques & associés, sur « L’impact des nouvelles technologies sur la santé et la qualité de vie des personnes vivant avec une maladie chronique », révèle trois catégories distinctes d’usagers.

Les malades « hyperconnectés » représentent 8,9% de la population des malades chroniques connectés. Ils utilisent de manière intensive Internet (4 à 6 fois par semaine), les applications mobiles (1 à 3 fois par semaine) et les objets connectés (tous les jours).

Les malades « biconnectés » représentent 19,3% de la population. Ils utilisent Internet et les applications mobiles entre 4 et 6 fois par semaine, et ils n’utilisent pas les objets connectés.

Enfin, les malades « peu connectés » représentent 71,8% du total. Ils n’utilisent pas les applications mobiles et les objets connectés, et n’utilisent Internet qu’une à trois fois par mois.

L’étude montre qu’il n’y a pas de lien entre l’ancienneté du diagnostic et l’appartenance à l’une des trois catégories précitées.
Elle révèle aussi que les jeunes (25-34 ans) participent également des trois catégories. Ce sont les tranches d’âges 35-49 ans et 50-70 ans qui sont les plus présentes parmi les hyperconnectés.

Le fait d’être hyperconnecté aurait une influence positive sur la capacité d’agir face à la maladie (influence sur les décisions médicales avec « effet boule de neige » par feedback positif). Le rapport mentionne ainsi que « les patients qui utilisent le plus fréquemment Internet prennent part de manière plus active à leur traitement ».

Une meilleure connaissance de la maladie et du parcours de soins

L’un des grands avantages de l’utilisation d’Internet est d’améliorer la connaissance de la maladie (65% des répondants) et du parcours de soins (63%).
En outre, la fréquentation d’Internet rassure : 60% disent mieux vivre leur maladie et se sentir moins isolés ; 50% se disent rassurés.
Néanmoins, cet usage se heurte à des problèmes : 75,8% mentionnent des problèmes de fiabilité des informations ; 71% des risques d’autodiagnostics erronés ; et 45% une augmentation du stress lié à une trop grande présence de la maladie dans l’univers quotidien.

La pratique d’Internet renforcerait le dialogue avec le médecin pour 53,1% des répondants à l’enquête. 37% estiment que les informations collectées par ce canal renforcent leur confiance en eux lors des échanges avec le professionnel de santé ; et 39,1% que cette pratique a eu pour vertu d’équilibrer leur relation avec le médecin. Quant à l’utilisation des objets connectés, elle servirait peu à renforcer le dialogue avec le médecin (seulement 30,5% de réponses vont dans ce sens)…

Les technologies numériques évoquées améliorent peu le vécu de la maladie (se sentir en meilleure santé ou moins ressentir la maladie). Cependant, 25% des hyperconnectés disent que la fréquentation d’Internet peut réduire la fréquence des visites au médecin. L’utilisation des nouvelles technologies permettrait surtout au malade de reprendre pied par rapport à sa maladie.

Cette étude repose sur les résultats de 1013 questionnaires (954 malades chroniques et 59 proches de malades).

 

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