Est-il intéressant de travailler en Europe dans le domaine de l’électronique ?

Le 22/09/2010 à 15:20 par Didier Girault

Tel était le vaste sujet d’une présentation faite par Jean-Philippe Dauvin lors de la huitième Rencontre Partenaires organisée par Eolane. Il en ressort que l’Europe dispose d’atouts en innovation et que la R&D prend de plus en plus d’importance au fur et à mesure que l’électronique gagne tous les secteurs de l’industrie.

Est-il intéressant de travailler en Europe après la crise ? Vaste question qu’a étudiée Jean-Philippe Dauvin, responsable des études chez Décisions et ex-directeur des études économiques chez STMicroelectronics, lors de la huitième Rencontre Partenaires organisée par Eolane, hier à Paris.

Premier constat : nous sommes sortis de la crise, ce que montrent la reprise de la consommation en Chine et le redémarrage de l’innovation aux Etats-Unis, deux marqueurs de poids de la santé de l’économie mondiale, selon M.Dauvin.
Le PIB est partout à la hausse : sa croissance sera ainsi de 1,8 % en 2010 en zone euro. Au plan électronique, les études montrent une progression annuelle moyenne de la production mondiale de l’ordre de 2,5 % entre 2009 et 2014.

Et si le problème de l’endettement des états perdure (il pourrait représenter 90 % du PIB en Allemagne et en France en 2014), la bonne volonté des gouvernements au moins européens laisse espérer une amélioration.

Un scénario de reprise à l’allemande dans toute l’Europe

Surtout, M. Dauvin penche pour la mise en place dans toute l’Europe d’un scénario de reprise à l’allemande où les bénéfices des entreprises profitent à l’innovation et à l’emploi, plutôt qu’à un scénario à la japonaise où l’équilibre repose, depuis 1990, sur un sous-emploi chronique.

D’une manière générale, l’Europe n’est pas exempte d’atouts, rappelle M. Dauvin. Le taux de change de 1,3 dollar pour 1 euro n’est pas pénalisant, remarque-t-il. En outre, l’Europe représente presque 30 % du marché mondial de l’électronique et, avec les pays de l’Est, dispose de zones de production à faible coût.
M. Dauvin pointe aussi le fait que le coût de main-d’œuvre n’est pas forcément déterminant pour la compétitivité des fabrications. Ainsi, malgré des coûts les plus élevés d’Europe, l’Allemagne est le plus important exportateur de cette région du monde…

Enfin, l’Europe peut compter sur son innovation. Or, «la différence se fera de plus en plus par la R&D, la consommation mondiale de produits électroniques s’orientant vers des matériels à forte valeur ajoutée technologique», insiste M. Dauvin. Donc, tout devrait aller de mieux en mieux.

Copy link
Powered by Social Snap