Le marché de l’électronique imprimée, de l’ordre de 9,4 milliards de dollars en 2022, devrait atteindre 55,7Md$ d’ici 2032, avec un TCAC (taux annuel de croissance composé) de 20,1% entre 2023 et 2032, d’après la dernière étude Marché de l’électronique imprimée par technologie, matériau et application, réalisée par Allied Market Research.
Selon le cabinet d’études, cette croissance s’explique par la création de circuits électriques à l’aide de technologies additives. La production électronique traditionnelle s’appuie sur des techniques soustractives chronophages et coûteuses, telles que la gravure et le fraisage. A contrario, l’électronique imprimée utilise une méthode plus respectueuse de l’environnement, explique l’étude, en déposant des encres électroniques sur des substrats de manière « précise et contrôlée ». Résultat : le gaspillage de matériaux s’en voit réduit, et de nouvelles perspectives apparaissent pour la fabrication de composants électroniques sur des surfaces inhabituelles. Le marché de l’électronique imprimée est donc attractif selon le cabinet, en raison de son faible coût et de son évolutivité. Les technologies lasers et sérigraphiques, pour prendre un exemple, peuvent rapidement s’adapter à la production en masse, réduisant ainsi les coûts de fabrication par rapport aux méthodes plus anciennes.
L’accroissement de la demande en électronique flexible et en circuits imprimés (PCB) est l’un des principaux moteurs de l’adoption de l’électronique imprimée. Allied Market Research juge les procédés de fabrication traditionnels rigides et coûteux, alors que l’électronique imprimée offre une alternative plus économique et plus flexible. En outre, l’intérêt croissant pour les objets connectés (IoT) a accru la demande de procédés de fabrication à faible coût et à grande échelle, faisant de l’électronique imprimée une alternative attrayante. S’y ajoute la forte demande pour la durabilité environnementale de l’électronique imprimée par rapport à la production classique : elle stimule la croissance du marché, car la méthode d’impression produit moins de déchets et l’utilisation d’ingrédients organiques et biodégradables s’inscrit dans la tendance mondiale vers les technologies vertes. Par ailleurs, l’électronique imprimée se distingue par sa polyvalence. Elle peut être appliquée à des substrats souples, permettant le développement de dispositifs électroniques flexibles et extensibles. De nouvelles perspectives d’applications s’ouvrent donc, entre autres dans les technologies portables et les dispositifs médicaux. De quoi stimuler la part de marché de l’électronique imprimée.
Néanmoins, le tableau s’assombrit dès lors que l’on aborde le sujet des performances, inférieures à celles de l’électronique standard à base de silicium, estime l’étude. Par ailleurs, les matériaux utilisés dans l’électronique imprimée peuvent ne pas offrir le même niveau de conductivité ou de durabilité que les matériaux conventionnels, ce qui limite leur utilisation dans les dispositifs hautes performances. Le cabinet identifie aussi la « complexité limitée des circuits pouvant être créés » comme l’une des principales limites de l’électronique imprimée. La technologie d’impression peut éprouver des difficultés à réaliser des motifs élaborés avec la précision adaptée aux composants électriques modernes, ce qui limite l’utilisation de l’électronique imprimée dans plusieurs applications de haute technologie. L’étude prend pour exemple la lenteur et la cadence des procédés d’impression en comparaison des méthodes de production traditionnelles. Cela peut constituer un frein non négligeable pour les applications nécessitant une production à grande vitesse et en grande série. L’étude mentionne aussi les matériaux utilisés dans l’électronique imprimée, qui peuvent présenter une durabilité et une stabilité limitées, réduisant ainsi la longévité des appareils. Enfin, atteindre le même niveau de miniaturisation que l’électronique traditionnelle s’avère délicat, limitant donc son utilisation dans les cas où la compacité est justement cruciale.