Un « optimisme prudent » anime la filière française des composants électroniques

Le 27/06/2025 à 8:05 par Arnaud Pavlik

Acsiel (Alliance des composants et systèmes pour l'industrie électronique) a délivré son baromètre des ventes trimestrielles de la filière électronique nationale. Ce baromètre intègre deux indicateurs : d'une part les ventes liées aux composants électroniques (semi-conducteurs, passifs, PCB, connectique) et aux consommables (crèmes à braser, flux, accessoires) pour l’industrie, d'autre part les ventes liées aux équipements de test et de mesure et de production de cartes électroniques.

Concernant les composants et consommables, au premier trimestre 2025, le baromètre fait valoir une croissance séquentielle de 8% après trois trimestres consécutifs de baisse. En glissement annuel, l’évolution reste toutefois négative : -8%. Selon l’organisation, le retournement observé au premier trimestre 2025 est surtout « dû à la croissance des ventes de semi-conducteurs destinés à la distribution et aux clients du secteur automobile. On notera cependant que tous les éléments de cet indice composite ont bénéficié d’une conjoncture favorable avec des résultats en croissance ou au moins stables ». L’aéronautique européenne tient le haut du pavé et influence positivement l’ensemble de l’industrie électronique. Le militaire également, à ceci près qu’une « baisse des commandes a été observée, en particulier dans les semi-conducteurs, en liaison avec des problèmes de financement ».

Cela était déjà largement confirmé par les acteurs de la filière, mais les excédents de stocks de composants dans toute la chaîne de valeur, qui avaient fait plonger l’indice en 2024, ont été « en grande partie liquidés ». Acsiel en veut pour preuve « la croissance des ventes de semi-conducteurs à la distribution qui illustre bien l’assainissement de la situation. La demande finale de composants tend donc à se réaligner progressivement sur la croissance de la production dans les industries en aval ». Certes, « des fabricants de composants électroniques disent avoir touché le point bas dès l’été 2024, d’autres vers la fin de l’année ». Toutefois, il ressort qu’une phase de reprise s’est amorcée : les projets gelés entre 2022 et 2024 ont été relancés y compris à l’échelle européenne, « notamment en Europe du Nord et en Espagne, même si l’Allemagne reste à la traine ». Globalement, bien que l’heure soit à une croissance « modérée », elle s’accompagne d’un optimisme « prudent » en raison des ballotements assaillant l’environnement mondial.

Concernant la partie test/mesure/production, l’indice a chuté séquentiellement de 24%, ce qui n’a rien de choquant pour Asciel à cause de la saisonnalité des ventes. Sur une année, l’organisation rapporte une hausse de 4% et mentionne la bonne forme européenne du Mil-Aéro et de l’aérospatial, au contraire de l’automobile et de l’industriel qui stagnent. Pour sa part, « le ferroviaire connait beaucoup de développements » dans un mouvement général où les prises de commandes s’effectuent souvent au dernier moment, contrariant ainsi la visibilité générale.

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