Les Etats-Unis se heurtent à nouveau au mur de leur dette, l’inflation tarde à répondre aux injonctions des ministres de l’économie, la récession est avérée ou péniblement camouflée dans plusieurs pays dont l’Allemagne… et pourtant, l’indice SOX relatif à la capitalisation boursière des fabricants de semi-conducteurs caracole au-delà des 3500 points, alors qu’il était tombé à moins de 2200 points il y a à peine six mois. Cette confiance dans la bulle technologique pourrait surprendre dans un contexte morose, mais c’est justement le marasme économique qui l’explique en grande partie. Nourris d’argent gratuit pendant des années grâce aux taux d’intérêt quasi-nuls, les investisseurs cherchent désespérément à placer cette manne dans un secteur encore en croissance ; or, le plus évident à l’heure actuelle est celui de l’intelligence artificielle, qui repose sur une poignée de valeurs high-tech emmenées par Nvidia, ses processeurs graphiques et, surtout, son environnement logiciel CUDA. La capitalisation boursière de Nvidia a plus que triplé en sept mois : rarement a-t-on vu Wall Street mettre autant d’œufs dans le même panier. L’Américain a pourtant bouclé son dernier trimestre fiscal sur une baisse annuelle de 13%, mais les investisseurs n’ont retenu que la progression de 14% des ventes dirigées vers les centres de données (donc principalement liées à l’IA) et la promesse d’une croissance totale de plus de 50% au prochain trimestre. Rendez-vous dans trois mois…