Kilogirls

Le 24/04/2022 à 11:18 par Frédéric Rémond

Au milieu du 19e siècle, Ada Lovelace a créé le tout premier programme informatique de l’histoire. Grace Hopper, dont Nvidia a adopté le patronyme pour ses derniers processeurs, a développé un siècle plus tard le langage Flow-Matic dont s’est largement inspiré le Cobol, encore largement utilisé dans les systèmes bancaires et administratifs. L’actrice Hedy Lamarr était aussi férue de technologie et mit au point les bases de l’étalement de spectre à saut de fréquence employé entre autres dans les communications Bluetooth. Margaret Hamilton a dirigé, dès ses 24 ans, le département de génie logiciel de la Nasa, responsable du software de la mission Apollo 11. Le plus souvent, ce sont des femmes qui travaillaient comme “calculatrices humaines” depuis le 18e siècle pour des travaux d’abord astronomiques puis balistiques, et ce sont des femmes qui opéraient les premiers ordinateurs, y compris pour décoder le cryptage allemand Enigma à Bletchley Park durant la seconde guerre mondiale. On parlait alors de kilogirl pour quantifier mille heures de calcul…
Ces exemples connus ne forment que la partie émergée de l’iceberg, et le rôle des femmes dans la technologie continue d’être ignoré ou minimisé. Et nul n’est exempt de préjugés, comme le prouve une récente étude d’Ironhack d’où il ressort que 41% des Françaises et des Français estiment que les hommes sont naturellement plus doués pour le numérique – ce qui est aussi absurde que de penser que les mentalités vont naturellement évoluer dans le bon sens sans un sérieux effort de déconstruction et d’éducation.

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