Après la fabrication de pointe, la conception de pointe. Désireux de maintenir leur avance technologique sur la Chine, du moins le temps de reconstruire une base industrielle domestique, les Américains connaissent les points faibles de la microélectronique chinoise et ne se gênent pas pour appuyer dessus. En témoigne l’interdiction promulguée par Washington de vendre en Chine les logiciels de conception de puces occidentaux (Synopsys, Cadence, Siemens) sans autorisation spécifique. Beijing en est tout aussi conscient : ses efforts visant à ne plus dépendre de ces outils CAO remontent au début des années 2000 avec l’apparition de spécialistes locaux Semitronix, puis Empyrean, Primarius et UniVista (ce dernier ayant été fondé par des anciens de Synopsys et Cadence).
A court terme, ces interdictions vont sans doute ralentir la conception de composants en Chine, car la CAO domestique conserve un retard conséquent sur l’état de l’art. D’autant plus que les logiciels CAO de Cadence, Synopsys et Siemens progressent désormais surtout grâce aux apports de l’intelligence artificielle, elle aussi bridée en Chine par les sanctions américaines qui empêchent l’importation de processeurs Nvidia. Mais à long terme, il est probable que cet embargo imposé par les Américains poussera un peu plus la Chine à développer ses propres outils de conception.