La sous-traitance européenne a de l’avenir

Le 17/04/2023 à 5:45 par Frédéric Rémond

in4ma a publié son traditionnel classement des principaux sous-traitants de l’électronique européenne pour l’année 2022. Il en ressort en premier lieu un net phénomène de consolidation : les 25 premiers EMS européens réalisent désormais un chiffre d’affaires s’échelonnant entre 250 millions et un milliard d’euros, et atteignent ainsi une taille critique qui devrait permettre à la plupart d’investir et de pérenniser leur activité. Deux raisons à cela. La première réside dans la vague intense de fusions-acquisitions dans ce secteur : pas une semaine ne s’écoule sans qu’un plus petit sous-traitant ne tombe dans l’escarcelle d’un des leaders du domaine. La seconde est plus structurelle : les velléités publiques de réindustrialisation et d’indépendance stratégique, à l’échelon national et européen, se conjuguent avec une hausse de la compétitivité des sous-traitants locaux par rapport à la concurrence asiatique. Longtemps intouchable en termes de prix, cette dernière est en effet lestée par le blocus technologique imposé à la Chine, l’inflation énergétique qui a fait exploser le coût des transports, la gestion drastique de la pandémie de Covid en Asie et l’émergence, dans ces pays qui profitaient auparavant d’un très faible coût de main d’œuvre, d’une classe moyenne synonyme de rattrapage partiel des salaires. Dès lors, les donneurs d’ordres européens commencent à réévaluer leurs chaines d’approvisionnement et réalisent que tout bien compté (ce qui inclue les coûts mais aussi la disponibilité, la réactivité, la qualité, la facilité du dialogue, la confiance…), ils n’ont plus forcément intérêt à faire fabriquer à l’autre bout du monde.

Copy link
Powered by Social Snap