Cette maxime concerne de plus en plus de gens de nos sociétés occidentales. Si tant est qu’une vie pleine, créative et joyeuse demeure le meilleur moyen de conserver la santé… En effet, le contexte social actuel, marqué par une ingérence de plus en plus grande de l’économique, n’est pas propice à une bonne santé. C’est, en tout cas, ce que remarque Mathilde Ramadier dans son livre « Bienvenue dans le nouveau monde. Comment j’ai survécu à la coolitude des start-ups », paru le 23 février dernier aux éditions Premier Parallèle.
Cette diplômée en art graphique et en philosophie y décrit une vie, à Berlin, où se succèdent les CDI – le plus long a duré 6 mois – et les contrats de freelance dans des start-ups s’appuyant sur le numérique. « Il arrive un moment où le jeune constate qu’il ne pourra pas évoluer, que les contrats sont précaires et que la boîte n’existera peut-être pas dans un an… », écrit-elle. Cette précarité conduit à une insécurité fondamentale : ainsi, il demeure bien difficile pour ces nouveaux nomades d’avoir de quoi se payer un logement…
L’un des problèmes posés par ce nouvel environnement entrepreneurial, selon l’écrivain, c’est que, si les diplômes y donnent bien accès à des titres hiérarchiques, ceux-ci qui ne recouvrent aucune réelle responsabilité. « Dans les offres d’emploi, tout le monde est manager », s’exclame notre auteure.
En outre, l’exutoire normal qui consisterait à se mettre en colère est prohibé dans les nouvelles start-ups à base de tutoiement et de smiley. « La culture du LoL est partout », remarque, à ce sujet, Mme Ramadier. Cette culture « cool » n’a souvent pour vertu que de masquer une exploitation accrue du salarié via l’utilisation d’employés jetables et sous-payés. « Ce qui me glace, c’est cette fracture entre le langage utilisé, la gestion automatisée des ressources humaines et la misère humaine qu’ils recouvrent », déplore l’auteure.
Bon, alors, pour une meilleure santé : moins de pollution, moins d’édulcorants dans l’assiette, mais aussi une humanisation du travail au sein des start-ups !
