Mini-krach, maxi-conséquences

Le 06/06/2022 à 12:44 par Frédéric Rémond

Artificiellement dopée par l’agent gratuit généré par les faibles taux d’intérêt, la bulle spéculative de la high-tech avait fait tripler le Nasdaq en trois ans, lui faisant tutoyer les 17000 point en ce début d’année. Mais « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » : dans la haute finance comme dans l’économie réelle, la perspective d’une croissance infinie dans un monde fini s’apparente à une dangereuse chimère. La remontée des taux, les tensions sur l’énergie, la guerre en Ukraine et d’autres craintes encore font actuellement chuter les bourses, et le Nasdaq a perdu près d’un tiers de sa valeur depuis janvier. Des centaines de milliards de capitalisation boursière s’envolent donc en fumée, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’industrie de l’électronique.
Prenons le cas Arm. SoftBank a investi 24 milliards de dollars pour acheter le fournisseur anglais de cœurs IP en 2016. Après l’échec de la revente à Nvidia pour 66Md$, SoftBank espère sans doute encore réaliser une plus-value en visant une introduction en Bourse… Mais le temps joue contre lui en cette période de forte correction (ou de mini-krach, c’est selon). D’où, sans doute, la hardiesse de certains utilisateurs de cœurs Cortex, tels que Qualcomm, qui avancent l’idée d’une “collectivisation” d’Arm : l’essentiel de ses actions seraient acquises par ses gros clients afin d’en garantir l’indépendance. Il est permis de penser que des négociations très tendues s’ensuivraient pour échafauder un montage acrobatique dans lequel le Royaume-Uni et la Chine auraient également leur mot à dire.

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