Il y a quatre ans, l’action Soitec frôlait les 240 euros ; elle s’échange aujourd’hui autour de 24 euros seulement. Cette mauvaise passe du fabricant français de substrats microélectroniques s’explique par la conjonction de plusieurs crises indéterdépendantes. Crise sanitaire : les pénuries de puces consécutives à la pandémie de Covid ont poussé ses clients à constituer des stocks qui sont encore aujourd’hui en voie de résorption. Crise commerciale : ses principaux débouchés, à savoir la téléphonie mobile et l’automobile, n’affichent pas la croissance attendue, et sa diversification dans le SiC est entravée par la concurrence chinoise. Crise financière : obnubilés par l’intelligence artificielle, les investisseurs y consacrent toutes leurs ressources et délaissent les fabricants impliqués dans des marchés plus traditionnels. Crise managériale : les querelles d’égo, guerres de succession et scandales financiers n’ont pas épargné l’entreprise iséroise.
Mais Soitec s’est déjà sortie de périls graves – par exemple lorsque son pari sur le photovoltaïque a échoué – et il n’est pas exclu qu’elle trouve des solutions à ses difficultés actuelles. Un signe positif : le fait que STMicroelectronics mise sur le FD-SOI pour ses prochains microcontrôleurs haut de gamme valorise cette technologie au niveau mondial. A ce stade, tous les motifs d’espoir sont bons à prendre…