La sous-traitance électronique se consolide, et l’Europe ne fait pas exception à la règle. Pas une semaine ne passe sans qu’un des ténors du Vieux continent ne rachète un EMS plus modeste afin d’étendre son empreinte. Il faut dire que l’année passée a été rude : de nombreux sous-traitants se sont retrouvés avec d’importants stocks sur les bras, suite à des achats et productions décidées dans la panique en raison des pénuries de puces des années précédentes. Et, forcément, les plus petits ont été les plus fragilisés.
Cet été, la société d’analyse in4ma témoignait de cette consolidation en notant que l’Europe comptait environ 2400 sous-traitants dans l’électronique, mais que les 136 plus gros d’entre eux (ceux dont le chiffre d’affaires annuel dépasse 50M€) pesaient 81% du marché. Et la concurrence est également intra-européenne, en raison de la présence accrue de géants internationaux (Flex, Jabil, Foxconn, etc.) en Europe de l’Est.
Une fois les inventaires écoulés, les ventes de la sous-traitance européenne devraient cette année renouer avec la hausse, en partie grâce aux commandes militaires et aéronautiques. Les pouvoirs publics, davantage obnubilés par la production domestique des semi-conducteurs que par celle des cartes électroniques complètes, seraient bien inspirés de ne pas négliger cette industrie – par exemple en soutenant les circuits imprimés européens dédiés aux applications sensibles.
Sous-traitance : la frénésie se poursuit
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