Des détecteurs de transpiration pour prévoir les accès de fureur des autistes

Le 27/10/2019 à 17:39 par Didier Girault
Alice McCarthy

Des chercheurs de l’université du Missouri ont découvert que les accès de fureur des autistes sont précédés d’une augmentation de la transpiration, elle-même simultanée à une variation de la résistance électrique de la peau. Ce en utilisant un bracelet Q-Sensor d’Affectiva, start-up émanation du MIT.

Les autistes sont soumis à des colères subites pour lesquelles il y a peu de signes avant-coureurs. Ces accès de fureur posent des problèmes à l’entourage – famille ou aidants – surtout lorsqu’ils adviennent dans l’espace public, et ils compliquent la programmation d’activités.
Aussi, avec pour objectif de découvrir des signes précurseurs permettant de prévoir la colère, des chercheurs de l’université du Missouri ont étudié le comportement de huit enfants à spectres autistiques divers. Pour ce, les enfants en question ont été équipés de bracelets Q-Sensor commercialisés par la start-up Affectiva – qui est une émanation du MIT (Massachusetts Institute of Technology)- à l’origine de bracelets dédiés à la détection des émotions de leurs porteurs via notamment la prise en compte des variations de la température corporelle.

Dans la pratique, ces bracelets ont été placés au poignet ou à la cheville. Et les chercheurs ont pu établir des relations entre les des données en provenance de ces Q-Sensor et l’état émotionnel des patients analysés.
Cette étude a ainsi montré que les colères sont précédées d’une variation de la résistance électrique de la peau et, simultanément, d’une augmentation de la transpiration dans 60% des cas.
« Un pic d’activité électrodermale [variation de la résistance électrique de la peau] nous indique que le corps réagit physiologiquement à un stress – qu’il soit d’ordre interne ou lié à l’environnement ou encore une combinaison des deux », remarque Bradley Ferguson, le responsable de l’étude. « Si les parents ou les éducateurs sont informés à temps d’une telle montée de stress, ils leur est possible d’intervenir avant que la situation ne dégénère », conclut-il.

Des recherches équivalentes ont été menées par l’université Northeastern (Boston, Massachusetts). Elles prennent davantage de facteurs en compte : le rythme cardiaque et les mouvements du corps en plus de la variation de la résistance électrique de la peau. Elles ont, pour leur part, abouti à une prévision de la colère dans 84% des cas.
 

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