La gélule communicante de bodyCap prend la température du patient

Le 08/02/2014 à 0:48 par Philippe Dumoulin

Avec son concept e-Celsius, la jeune société a développé une gélule qui, une fois ingérée, transmet par voie radio la température intracorporelle d’un patient. Des mesures répétées à intervalles courts permettent alors d’accélérer la prise en charge.

La vocation de BodyCap, jeune pousse bas-normande créée en novembre 2011, est de développer des capteurs électroniques miniaturisés communicants permettant le suivi en continu du statut physiologique d’un patient. Et ce à des fins de diagnostic, de surveillance ou d’investigations cliniques. La société entend ainsi pallier le manque de solutions sans fil embarquées, susceptibles de fournir au monde extérieur des informations relatives aux paramètres vitaux d’un individu en condition ambulatoire.

Le concept de gélule intelligente e-Celsius imaginé par la société a pris corps quelques années durant au sein de NXP, jusqu’à l’envol de BodyCap. Dans cette opération d’essaimage, la start-up récupère une licence d’exploitation exclusive d’un brevet essentiel, propriété de NXP, portant sur l’architecture de la gélule.

Concrètement, e-Celsius prend la forme d’une petite gélule en plastique bio-compatible (de grade médical) qui, une fois ingérée, transmet toutes les 30 secondes la température de son hôte. Il s’avère en effet que la température constitue l’un des premiers indicateurs d’une infection. Grâce à des mesures répétées à intervalles courts, la prise en charge du patient peut dès lors être accélérée.

Les données de température dispensées par la gélule sont collectées par un terminal grâce à une liaison sans fil bidirectionnelle à 434MHz. Mais, à l’heure où il est beaucoup question de télémédecinetélémédecine, l’ambition future avouée est de transmettre au praticien, via un serveur sécurisé, les données émanant de la gélule.

Architecturée autour d’un microcontrôleur sans fil à coeur 8051 de Silicon Labs, e-Celsius embarque par ailleurs un capteur de température en silicium d’origine Maxim, une antenne réalisée sur un circuit imprimé souple, un petit circuit spécifique, une source d’alimentation (deux piles bouton à l’oxyde d’argent) et quelques composants passifs. La gélule est fabriquée par le sous-traitant Lacroix Electronics.

«Les solutions sans fil proposées jusqu’ici perdaient beaucoup trop de données du fait d’une portée insuffisante, souligne Fabrice Verjus, directeur de BodyCap et ancien responsable d’une équipe de R&D chez NXP. Avec notre système, la portée maximale est de l’ordre de 2 à 3 mètres. Par ailleurs, les informations de température sont stockées dans la mémoire flash du microcontrôleur de la gélule. De ce fait, même si la communication est perdue avec le moniteur, il estpossible de récupérer les données afin d’établir le cycle de température d’une personne».

BodyCap est basée à Hérouville Saint-Clair (Calvados), un site où sont réunies les activités de R&D électronique et logicielle, ainsi que la logistique. Une antenne à Paris est en charge de la recherche de partenariats scientifiques, industriels et commerciaux. La société a procédé en 2013 à une levée de fonds de 400 000 euros auprès de Go Capital, le fonds d’amorçage pour le Grand Ouest.

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