Premières implantations de rétines artificielles en France

Le 26/04/2015 à 21:47 par Didier Girault
Second Sight

Les chirurgiens des hôpitaux universitaires de Strasbourg et du CHU de Bordeaux ont implanté le système Argus II de l’américain Second Sight à des patients atteints de rétinopathie pigmentaire. Ce qui va permettre à ces derniers de recouvrer la vue.

Des implantations de rétines artificielles ont eu lieu quasiment au même moment à Strasbourg (aux hôpitaux universitaires) et à Bordeaux (au CHU).
Elles vont permettre à des personnes atteintes de rétinopathie pigmentaire – maladie héréditaire entraînant une dégénérescence des photorécepteurs de la rétine, pouvant conduire à la cécité – de retrouver des perceptions visuelles.

Les rétines artificielles implantées sont les systèmes Argus II conçus et fabriqués par l’américain Second Sight.
Ils consistent en une caméra miniature logée dans des lunettes, en un module de traitement et de transmission sans fil, porté par le patient, et en un faisceau d’électrodes apposées à la surface de la rétine du patient.

Les signaux vidéo en provenance de la caméra sont transmis au module qui les transforme en signaux acceptables par le faisceau d’électrodes installé sur la rétine.
Ces impulsions électriques stimulent alors les cellules encore viables de la rétine. Les informations transmises par le nerf optique au cerveau sont perçues par l’opéré comme des formes lumineuses.
Pour recouvrer une vision fonctionnelle, le patient doit encore apprendre à traduire ces formes lumineuses en objets connus. C’est tout un apprentissage à refaire.

Pris en charge par l’assurance maladie

Dans la pratique, les 12 et 13 février derniers, au CHU de Bordeaux, une femme de 70 ans et un homme de 72 ans atteints de rétinopathie pigmentaire grave ont bénéficié de l’implantation du système Argus II.

Les plaques d’électrodes ont été installées avec succès et « lors de la consultation du 26 février, soit deux semaines après l’intervention, les patients ont déjà été capables de distinguer les ombres des personnes évoluant autour d’eux», annonce le communiqué du CHU de Bordeaux.
« A l’issue de la période de cicatrisation, les opérés participeront, durant deux ans, à un programme de rééducation visuelle dans un centre spécialisé puis à leur domicile. Cela leur permettra d’utiliser les nouvelles informations visuelles fournies par l’implant », note le communiqué du CHU.

De la même façon, le 5 mars dernier, les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ont réalisé leur première implantation d’un système Argus II chez un patient devenu aveugle des suites d’une rétinopathie pigmentaire.

« L’activation de la prothèse a débuté deux semaines après l’intervention, et le système Argus II sera progressivement programmé pour le patient. Ce dernier pourra l’utiliser de manière autonome d’ici quelques semaines et entamera le processus de réadaptation visuelle », lit-on dans le communiqué des HUS.

Depuis le 14 août 2014, la prothèse Argus II, qui possède un marquage CE, fait officiellement, en France, l’objet d’une prise en charge par l’assurance maladie au titre du « forfait innovation » (un système conçu pour mettre à disposition des patients des solutions thérapeutiques innovantes).

Argus II est aujourd’hui utilisé par plus de 100 patients dans le monde. Il bénéficie d’un recul clinique de plus de sept ans relativement aux premiers patients ayant bénéficié de ce traitement.
 

Copy link
Powered by Social Snap