Couverture ElectroniqueS n°127

Selon une étude menée par le cabinet Décision à la demande et en collaboration avec le Simtec, le marché français du test et de la mesure résiste mieux que d’autres à la crise, ce qui ne devrait malheureusement pas l’empêcher de reculer en 2009 comme en 2010. Moins sensible à la crise du fait de sa diversité, le marché français de l’instrumentation, de la mesure et du test pourrait reculer de 12,8 % cette année, à 354,2 millions d’euros, alors qu’il avait atteint 406,3 millions d’euros en 2008, un chiffre sensiblement égal à celui de 2007. Tel est le résultat d’une étude menée par le cabinet Décision en collaboration et à la demande du Simtec (syndicat de l’instrumentation de mesure, du test et de conversion d’énergie dans le domaine de l’électronique). Cette même relative insensibilité à la crise (et aux signes de reprise) pourrait toutefois amener à un nouveau recul compris entre 3,8 % et 5,4 % en 2010, alors que la tendance serait à un léger mieux dans d’autres pays européens plus touchés en 2009. Selon le cabinet français, il faudra attendre 2011 pour renouer avec la croissance. Mais le marché ne devrait retrouver son niveau de 2008 qu’en 2013… dans le meilleur des cas prévu par l’un des deux scénarii développés par Décision compte tenu des spécificités du marché français de l’instrumentation, de la mesure et du test (voir schéma). Il n’empêche qu’aujourd’hui la tendance est à l’amélioration et que la profession renoue avec « un optimisme modéré ». « Nous serons sur une pente ascendante dans douze mois, et c’est cela qui est important, affirme Benoît Neel, président du Simtec. L’indice trimestriel du syndicat reste pour l’instant orienté à la baisse, mais il n’y a là rien de catastrophique. L’indice du troisième trimestre 2009 sera conforme à tous les indices de troisième trimestre ». Le marché professionnel en pointe En 2008, selon l’étude de Décision, le premier marché pour la mesure a été le marché professionnel (militaire, aérospatial et gouvernemental) avec une part de 27 %, devant les télécoms (26,3 %), et l’éducation et la recherche (18,1 %). De la tenue de ces deux derniers marchés, en particulier de la volonté de mener une politique de recherche digne de ce nom en Europe avec les répercussions attendues sur le marché français, dépendra, pour beaucoup, la réalisation (ou non) de l’un des deux scénarii envisagés par Décision. Les autres marchés sont, dans l’ordre, l’industrie et les composants (12,4 %), les activités d’installation et de maintenance (8,5 %) et les transports (7,7 %). Dans tous les cas toutefois, et même si l’année 2010 promet d’être particulièrement dure, le segment professionnel devrait rester le principal consommateur d’instruments de mesure et de test avec une part de marché de 27,7 % en 2013. A cette date, le secteur de l’éducation et la recherche (20,4 %) ravirait la deuxième place aux télécoms (19,6 %), devant l’installation et la maintenance (17,2 %). Les ventes dans ce dernier secteur seraient multipliées par près de deux, tandis que celles destinées au monde du transport resteraient sensiblement les mêmes et que celles en direction du domaine de l’industrie et des composants seraient divisées par deux. L’Ile-de-France première région pour l’instrumentation, mesure et test Même si l’importance du phénomène de crise rend moins pertinente l’analyse par type de produits, comme le précise David Enu, responsable de l’étude au cabinet Décision, en 2008, l’instrumentation générale est arrivée en tête, à 145 millions d’euros, devant l’instrumentation télécoms (97,4 Me), la mesure électrique (57,3 Me), le test (24,2 Me), les alimentations de laboratoires (18,1 Me) et l’instrumentation sur cartes (15,2 Me). Sur la période 2008-2013, seul le secteur de la mesure électrique devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 2,2 %. L’instrumentation générale reculerait, elle, de 2,8 % par an en moyenne, l’instrumentation télécoms de 2,3 % et le test de 7,6 %. Signalons pour finir que la région Ile-de-France est de loin la plus grosse consommatrice d’instrumentation, mesure et test avec 37 % des achats en 2008. La région Midi-Pyrénées arrive en deuxième position (8,6 %) devant Rhône-Alpes (7,3 %), Paca et Aquitaine. La réussite du scénario alternatif dépend de la réalisation ou non des potentiels de croissance identifiés par Décision dans les domaines des transports, de l’aéronautique et de l’éducation et de la recherche notamment.

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