Couverture ElectroniqueS n°127

Souriau a développé des connecteurs hermétiques dotés de boîtiers en aluminium ou en titane, avec à la clé une réduction de poids allant jusqu’à 60% par rapport aux modèles conventionnels. Une petite révolution! Dans les domaines ô combien exigeants de l’aéronautique et du spatial, la connectique doit faire preuve non seulement d’une extrême fiabilité mais également de performances électriques de haute volée, tout en répondant à des exigences drastiques en termes de réduction de poids. Plus que jamais d’actualité compte tenu des considérations écologiques de plus en plus pressantes qui poussent les constructeurs à fabriquer des avions moins gourmands en kérosène, cette quête de légèreté se trouve toutefois mise à mal quand il s’agit de connectique dite hermétique. Couramment utilisée dans l’aéronautique et le spatial, cette connectique qui permet d’isoler deux zones d’atmosphères différentes n’est en effet pas réputée pour sa légèreté. Mais les choses pourraient rapidement changer, si l’on en croit Souriau. Faisant face à une demande croissante de connecteurs hermétiques allégés, le connecticien français a en effet développé une nouvelle technologie permettant la réalisation de connecteurs circulaires offrant à la fois une réelle herméticité (taux de fuite inférieur à 10-9 atm.cm3/ s) et un poids plume. L’ex-filiale MAI (Militaire Aéronautique et Industriel) de FCI annonce ainsi une réduction de poids pouvant atteindre 60 % par rapport aux connecteurs hermétiques traditionnels ! L’air de rien, on assiste ici à une petite révolution dans le domaine de la connectique aéronautique et spatiale. Depuis plusieurs années, l’allègement des connecteurs embarqués dans ces applications passe en général par l’utilisation de l’aluminium ou de matériaux composites pour la constitution de leurs boîtiers. Et pour ces connecteurs, les alliages de cuivre restent la meilleure option pour le choix du matériau des contacts, compte tenu de sa conductivité électrique élevée. Sauf que dans le cas de la connectique hermétique, tout n’est pas aussi simple. L’herméticité y est en effet obtenue par la fusion d’une perle de verre formant un joint hermétique entre chaque contact du connecteur et son boîtier. Problème : le point de fusion élevé du verre proscrit toute utilisation d’alliages de cuivre pour les contacts et de l’aluminium ou du titane pour les boîtiers de connecteurs, qui fondraient lors du process de fabrication. C’est la raison pour laquelle la connectique hermétique utilise en général des boîtiers en inox et des contacts en alliages ferro-nickel, des matériaux dont le point de fusion est supérieur à celui du verre. Mais il y a mieux en termes de légèreté et de performances électriques : les alliages ferro-nickel présentent en effet une conductivité électrique cinq fois inférieure à celle des alliages de cuivre ! Première connectique hermétique à fibre optique La connectique hermétique nouvelle génération de Souriau est réalisée selon un procédé de fabrication à base d’une céramique spécifique, procédé développé à l’origine par PA & E (Pacific Aerospace & Electronics), une société américaine rachetée par le Français début 2007. Cette céramique présente un point de fusion bien inférieur à celui du verre et surtout suffisamment bas pour permettre de sceller de manière efficace des contacts en alliage de cuivre dans des boîtiers en aluminium. Qui plus est, ces joints en céramique présentent, selon Souriau, des performances électriques et mécaniques compa-tibles avec les applications ciblées, grâce à une résistance électrique annoncée à 1018 Ω/ cm, (ce qui permet l’obtention d’une isolation électrique satisfaisante même dans le cas de connecteurs miniatures), et grâce à une bonne résistance aux chocs, qu’ils soient mécaniques ou thermiques, et aux vibrations. Plusieurs types de céramique ont été développés en fonction des matériaux qu’il s’avère possible d’utiliser (titane, inconel, platine…). Souriau décline sa nouvelle génération de connectique hermétique dans des versions cir-culaires de type 38999 ou miniatures. Cerise sur le gâteau, une déclinaison à fibre optique de ces connecteurs hermétiques est également disponible, ce qui constitue, à notre connaissance, une première. Un joint céramique à point de fusion peu élevé permet la réalisation de connecteurs hermétiques allégés dotés de boîtiers en aluminium et de contacts en alliages de cuivre.

La connectique hermétique perd enfin du poids!

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