Couverture ElectroniqueS n°127

Alors que le sort de son usine de Villemur-sur-Tarn reste en suspens et que ses résultats financiers ne sont guère réjouissants, Molex poursuit sa diversification à coups de partenariats et petits rachats ciblés. Cela fait longtemps que les connecticiens ne sont plus de simples fabricants de connecteurs. Et pour certains, l’offre va même bien au-delà des produits de connectique conventionnels (connecteurs, câbles assemblés, harnais, fonds de panier, châssis, etc.). Le numéro un mondial du secteur, Tyco Electronics, qui réalise aujourd’hui moins de 50 % de ses ventes dans le domaine de la connectique, a porté cette diversification à l’extrême au cours de la dernière décennie, à coup de rachats spectaculaires, en particulier au début des années 2000. Dans une moindre mesure et de manière plus discrète, son dauphin, Molex, a, lui aussi, engagé une politique de diversification, ces dernières années. Depuis un an, le numéro deux mondial de la connectique a d’ailleurs passé la vitesse supérieure en multipliant les partenariats technologiques, ainsi que les petites acquisitions ciblées. Il compte sur cette stratégie de diversification pour rebondir une fois la crise financière passée. Ainsi, à l’été 2008, Molex a-t-il procédé à l’acquisition d’AFlextech (25 M$ de CA, 300 personnes), un fabricant taïwanais de circuits souples comprenant 1 à 10 couches et destinés aux applications grand public. Ce rachat permet alors à l’Américain de compléter son offre en circuits souples tant au niveau des débouchés (avant ce rachat, Molex disposait déjà d’une offre en circuits souples pour les applications militaires, industrielles, médicales et réseaux) que de celui de l’implantation géographique. Et la crise ne semble pas devoir refréner ses ardeurs, En début d’année 2009, alors que ses ventes plongent et qu’il annonce un durcissement de son plan de restructuration engagé en 2007, le connecticien américain s’offre Fuchigami Micro, une société japonaise spécialisée dans les composants électromécaniques miniaturisés et personnalisés et qui possède des capacités en photolithographie, microgravure, ainsi que de compétences en dissipation thermique via une technologie propriétaire. Dans la même veine, Molex rachète en avril une activité radiofréquences de Motorola spécialisée dans le test et mesure d’antennes et basée au Danemark. Il compte utiliser cette unité comme laboratoire de R & D en radiofréquences, afin de développer des technologies d’antennes pour les applications sans-fil. Molex vise l’éclairage à DEL Mais l’annonce la plus spectaculaire faite par le connecticien américain est incontestablement celle de la création, le mois dernier, d’une division entière consacrée à l’éclairage à DEL, marquant ainsi sa volonté d’investir dans des secteurs à fort potentiel de croissance et ce, le plus rapidement possible. L’Américain s’est pour cela attaché les services d’un partenaire spécialisé dans les DEL de puissance : Seoul Semiconductor. Cette division de Molex prévoit ainsi de commercialiser dès l’été prochain, des modules d’éclairage basés sur les DEL de puissance sur secteur du fabricant coréen. Ces modules sont les premiers produits d’une famille de solutions d’éclairage baptisée Transcend Lighting Series. Dévoilés dans le cadre de la manifestation Lightfair International qui s’est tenue début mai à New-York, « ces modules répondent à une demande de plus en plus pressante de la part des industriels de l’éclairage pour des solutions à DEL plus faciles à intégrer dans les équipements que de simples composants », argumente Mike Picini, vice-président de la division Solid State Lighting de Molex. Pour les OEM, l’avantage est de taille : réduire le temps d’accès au marché en laissant au fournisseur, en l’occurrence ici Molex, le soin de gérer les problèmes liés à la dissipation thermique des DEL de puissance, ainsi qu’à la mise en forme op-tique de la lumière émise. Reste à savoir si toutes ces initia-tives vont porter leurs fruits rapidement. Car la situation de Molex reste préoccupante, notamment en France, où le sort de l’usine de Villemur-sur-Tarn dédiée à la connectique automobile n’est toujours pas scellé. Une lueur d’espoir a commencé à poindre le mois dernier, quand les représentants du personnel du site ont obtenu de la direction de Molex, l’assurance que l’usine ne sera pas fermée avant la fin octobre, alors que le plan initial prévoyait une fermeture fin juin. Les salariés comptent sur ce délai supplémentaire pour démontrer que le site est économiquement viable et, le cas échéant, pour trouver un repreneur. Une solution évoquée serait que le gouvernement impose à PSA de préserver l’activité du site de Molex en contrepartie des aides perçues par le constructeur dans le cadre du plan de relance du secteur automobile. Molex compte commercialiser, dès cet été, deux modules d’éclairage basés sur les DEL de puissance sur secteur développées par Seoul Semiconductor. Ces modules sont les premiers produits d’une gamme baptisée Transcend Lighting Series.

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