Couverture ElectroniqueS n°127

Pour pallier le manque de téléphones mobiles nativement NFC, le français Mercury Technologies a développé un module sécurisé, ultramince et extractible, qui, une fois intégré dans le logement batterie, assure la compatibilité NFC à pratiquement n’importe quel téléphone GSM. Les projets pilotes de paiement mobile sans contact se multiplient un peu partout dans le monde et la fonctionnalité semble séduire aussi bien les utilisateurs que les commerçants. Mais force est de constater que les modèles de radiotéléphones équipés en standard de puces de communication en champ proche NFC* se comptent encore sur les doigts d’une seule main. Selon les opérateurs eux-mêmes, il est d’ailleurs fortement probable que seuls 15 % à 20 % des téléphones mobiles soient nativement compatibles NFC à l’horizon 2012. Et encore, ceux-ci ne seront-ils que des modèles haut de gamme, trop chers ou trop complexes pour l’utilisateur moyen ! L’écosystème du paiement mobile risque donc d’être confronté à l’éternel problème de la poule et de l’œuf : pas de terminaux, pas d’offres commerciales… mais sans services, pas de terminaux ! Ce serait toutefois sans compter sur plusieurs sociétés qui, désireuses de dynamiser le marché, font assaut d’imagination pour élaborer des approches permettant de transformer n’importe quel mobile GSM en terminal de transaction sécurisé sans contact au standard NFC (voir encadré ci-dessous). C’est notamment le cas de Mercury Technologies. Spécialisée dans les études et le développement d’architectures de transactions sécurisées et de cartes multiservices, cette firme française a développé un module NFC extractible qui s’insère aisément entre la carte SIM et le téléphone mobile lui-même. Du nom de Waver, ce module est constitué de deux parties reliées entre elles par une nappe de fils flexible : d’un côté, un élément sécurisé ultramince qu’il convient de loger au-dessus de la batterie (et donc sous le capot du logement batterie) (voir photo), et, de l’autre, un petit circuit imprimé souple de même taille que la carte SIM et sur laquelle il vient directement se placer, le but étant de récupérer les signaux des contacts, de vérifier les commandes et, éventuellement, de dérouter les signaux vers l’élément sécurisé. La nappe de fils flexible, elle, fait le tour de la batterie… Une fois installé, le module NFC de Mercury Technologies est donc totalement invisible de l’extérieur. A noter que l’élément sécuri-sé contient toute l’électronique et, notamment, l’antenne NFC et un circuit conforme aux Critères Communs de sécurité EAL4+. Apte à héberger tout type d’application NFC, il peut fonctionner aussi bien en mode émulation de carte (paiements sans contact de type PayPass, titres de transport, programmes de fidélité, etc.), qu’en mode peer to peer* ou en mode lecteur. Des déploiements en 2010 « Les clients potentiels du module Waver sont des opérateurs, des banques ou n’importe quel émetteur de services, puisque nous ne sommes plus dans un modèle “ SIM-centric ”, précise Pierre Crego, directeur général de Mercury Technologies. C’est l’émetteur du service qui précisera si son application doit être logée dans la carte SIM ou dans notre élément sécurisé ». Cet élément, de toute façon, est compatible avec le standard JavaCard/GlobalPlatform, même s’il peut aussi héberger des applications natives. Mercury Technologies le commercialise avec des kits d’évaluation, des démonstrateurs et des outils de gestion et d’administration OTA (Over The Air). « Nous sommes actuellement en négociation avec des émetteurs de services pour le déploiement de pilotes d’ici à la fin de l’année, notamment dans le domaine de la billettique, puis un lancement opérationnel en 2010, assure M. Crego, qui ne souhaite pas, pour le moment, en dire plus. Des annonces sont prévues sur le salon Cartes 2009 qui se tiendra en no-vembre à Paris ». La société travaille par ailleurs sur des applications pour l’automobile dans le cadre du pôle de compétitivité Mov’eo. *CF LEXIQUE PAGE 46 Le module NFC de Mercury se compose d’un élément sécurisé (à loger sur la batterie) et d’un petit circuit imprimé (à placer sur la carte SIM), reliés par une nappe de fils flexible. UN LOGO POUR REPÉRER LES TAGS NFC Afin de familiariser le grand public à la technologie NFC, le Forum NFC a lancé un label officiel (un “ N ” stylisé, voir ci-dessous) dont l’apposition doit permettre un repérage aisé des tags ad hoc disséminés dans l’environnement, notamment dans le mobilier urbain (affiches, arrêts d’autobus, poteaux de signalisation), mais également sur les emballages de médicaments ou d’aliments, les pages de magazines, etc. Le logo indiquera les lieux où les utilisateurs de terminaux compatibles NFC pourront lire les tags, établir une connexion et obtenir les informations associées (horaires, cartes, bandes-annonces, coupons de réduction, recettes de cuisine, prescriptions, numéros de téléphones, etc.). AJOUTER LA FONCTIONNALITÉ NFC AUX TÉLÉPHONES MOBILES : LES IDÉES FOISONNENT Mercury Technologies n’est pas la seule société à avoir développé une solution destinée à pallier le manque de téléphones mobiles nativement NFC. La jeune pousse française Twinlinx a ainsi conçu un sticker NFC qui, apposé sur le dos de n’importe quel radiotéléphone doté d’une liaison radio Bluetooth, peut le transformer en lecteur sans contact universel (voir EI n° 679). Intégrant une batterie rechargeable par le biais d’une cellule photovoltaïque et communiquant avec le mobile via Bluetooth, le sticker se comporte à la fois comme une simple carte sans contact passive (en hébergeant par exemple une application de titre de transport) et comme un véritable lecteur NFC apte à interroger n’importe quel tag NFC ou tout autre sticker. D’autres approches s’appuient sur l’utilisation d’une carte amovible au format microSD porteuse à la fois d’un circuit NFC et d’un circuit cryptographique traditionnellement utilisé dans les cartes à puce sans contact. C’est notamment l’option suivie par Tyfone, qui a réussi, de plus, à graver l’antenne NFC sur la carte microSD, moyennant une technologie couverte par de multiples brevets. La solution Giesecke & Devrient, quant à elle, exige pour le moment que le terminal hôte accueille l’antenne nécessaire à la liaison radio en champ proche, la carte microSD disposant de deux contacts additionnels à cet effet. Alors que des travaux sont menés ici ou là pour intégrer la fonctionnalité NFC directement sur la carte SIM, certaines sociétés planchent aussi sur des objets “ intelligents ” qui pourraient amorcer le marché NFC sans attendre la généralisation des téléphones mobiles adaptés. On pensera notamment au breton TazTag et à sa TazCard, portefeuille électronique multi-applicatif sécurisé compatible NFC et ZigBee dont la disponibilité est prévue pour janvier 2010.

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