Couverture ElectroniqueS n°127

En France, les ventes de lampes basse consommation progressent fortement et devraient représenter 25% du marché fin 2009, contre seulement 12% il y a un an. Après avoir été retirées du marché français au 30 juin 2009, les ampoules à incandescence de plus de 100 W, mais aussi tous les modèles en verre opaque, trop gourmands en énergie, vont progressivement disparaître en Europe. Cette mesure doit contribuer à atteindre l’objectif fixé par la Commission européenne de réduire de 20 % la consommation d’énergie en Europe. A en juger par les commandes d’Osram, l’un des principaux fabricants d’ampoules en Europe, les consommateurs européens semblent jouer le jeu en achetant peu à peu la nouvelle génération d’ampoules “ fluo-compactes ”, dites aussi lampes basse consommation (LBC), de 65 à 80 % moins gourmandes en électricité que les ampoules classiques. Au premier trimestre, les ventes d’ampoules traditionnelles ont reculé en moyenne de 15 % dans toute l’Europe, et même de 25 % en Scandinavie ou aux Pays-Bas, précise Osram. Ce retrait du marché des ampoules à incandescence, qui est la conséquence de l’application d’une directive européenne sur l’écoconception, n’est cependant pas du goût de tous les consommateurs. Certains nostalgiques font même « des achats de panique » en Allemagne, constate Alice Pirgov, experte d’un institut allemand de recherche sur les consommateurs (GfK). L’institut affirme que toutes les am-poules à incandescence (y compris les modèles 40 W et 25 W pourtant commercialisés jusqu’au 1er septembre 2012) ont connu des ventes en hausse de 34 % au premier semestre en Allemagne. Les désagréments des nouvelles ampoules n’expliquent pas, à eux seuls, cet attachement pour les ampoules traditionnelles, mais les experts de la Commission européenne ne les éludent pas pour autant. Ils préviennent que certaines ampoules nouvelle génération ne fonctionnent pas sur des lampes avec des variateurs de lumière et que d’autres ne sont pas faites pour être allumées et éteintes à répétition, ou être utilisées à l’extérieur. Comparatif des différentes catégories d’ampoules Technologie Rendement (en lumens/W) Durée de vie moyenne (en heures) Avantages Inconvénients Ampoules incandescentes 12 à 20 1 000 à 1 200 Faible prix d’achat, bon confort visuel Efficacité lumineuse médiocre, dégagement de chaleur important, faible durée de vie Ampoules halogènes 18 à 25 2 000 à 3 000 Faible prix d’achat, bon confort visuel, lumière plus blanche Efficacité lumineuse moyenne, dégagement de chaleur important Lampes à DEL > 100 50 000 à 100 000 Faible consommation, inertie lumineuse très courte, faible déperdition de chaleur DEL blanches : lumière froide ; DEL de forte puissance : rendement lumineux plus faible, intensité trop forte Ampoules basse consommation 60 à 100 6 000 à 15 000 Très bonne efficacité lumineuse (à flux lumineux identique, elles consomment 5 fois moins qu’une ampoule à incandescence), faible déperdition de chaleur Temps d’attente nécessaire avant la pleine luminosité (surtout dans un environnement froid), confort visuel moyen, prix d’achat élevé Avec un meilleur rendement et une durée de vie plus longue, il existe un net avantage à utiliser des ampoules basse consommation ou des lampes à DEL. Le rendement des ampoules basse consommation est plus élevé que celui des lampes à DEL dont l’utilisation est encore limitée. « Les lampes basse consommation consomment 4 à 5 fois moins d’énergie que les ampoules classiques et durent 6 à 10 fois plus longtemps . Au total, et même si le coût d’une telle lampe est plus élevé à l’achat, le coût global d’une lampe basse consommation est 3 à 4 fois moins élevé qu’une ampoule à incandescence. Aussi, l’acquisition d’une “ lampe basse consommation ” procure un gain net qui peut aller jusqu’à plusieurs dizaines d’euros sur la durée de vie de l’ampoule », affirme le ministère de l’Ecologie. En France, les ventes de lampes basse consommation progressent fortement, et devraient représenter 25 % du marché fin 2009, contre seulement 12 % il y a un an. 27 millions de lampes basse consommation supplémentaires seront vendues en 2009 (le marché français atteindrait ainsi 52 millions d’unités cette année, contre 25 millions en 2007). Des risques pour la santé ? Selon une étude du Criirem (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques) publiée en 2007, les ampoules basse consommation produisent des champs électromagnétiques à basse fréquence, posant ainsi la question des effets que pourrait avoir l’utilisation de ces lampes sur la santé des individus, et contiennent du mercure. Une étude belge indique que s’il est vrai que des champs électromagnétiques à basse fréquence sont produits, ils restent en dessous des valeurs limites permises si l’utilisateur se tient à une distance de plus 5 cm de la lampe. L’AFE (Association française de l’éclairage) tient également à dissiper les inquiétudes. Elle indique que « les quantités de mercure nécessaires sont très faibles », et encadrées par une directive européenne stricte. Selon les professionnels de l’éclairage, « paradoxalement, ces lampes qui contiennent du mercure et qui sont recyclables émettent moins de mercure dans l’environnement que des lampes à incandescence classiques, du fait des émissions de mercure liées à la production d’énergie et aux économies d’énergie qu’elles génèrent ».

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