Couverture ElectroniqueS n°127

Encore bien loin de l'engouement des années 2000, le marché des équipements de test et mesure optique connaît tout de même une certaine effervescence grâce à l'émergence des réseaux 40 Gbit/s et 100 Gbit/s. Après des années de disette consécutives à l'explosion de la bulle Internet et des télécommunications, le marché des équipements de test et mesure optique relève (enfin) la tête. « Contrairement à ce qui s'est passé avant l'éclatement de la bulle Internet et des télécoms, les investissements dans ce domaine sont aujourd'hui justifiés et raisonnés », avance Philippe Corel, directeur des ventes pour la France et l'Afrique chez l'américain JDSU, à l'occasion de la présentation des résultats du marché français de la mesure par le Simtec (voir notre article page 10).Signes d'une meilleure santé du secteur, les annonces de nouveaux produits sont redevenues régulières. Citons, entre autres, le wattmètre PPM-350C du québécois Exfo Ingénierie électro-optique pour les réseaux optiques passifs ou PON* (Passive Optical Network), le système d'inspection et de test des fibres optiques HP3-60 de JDSU, le réflectomètre optique de précision PR 4400 de l'américain Luna Technologies (distribué en France par Alfa Photonics), le réflectomètre optique (OTDR) portable Access Master MT9083B du japonais Anritsu pour les réseaux PON, la suite logicielle de test pour applications photoniques N7700A et l'ajout de fonctionnalités à l'analyseur de communications numériques (DCA) au format PXI PXIT N2100B de l'américain Agilent Technologies… On assiste également à une nouvelle série d'acquisitions pour des raisons différentes de celles qui motivaient les rachats produits au plus bas de la crise. Suite à la décision d'Anritsu de recentrer sa stratégie vers des solutions à haute valeur ajoutée, le français Yenista Optics, spécialisé dans les filtres optiques accordables, a signé un accord de transfert technologique avec le Japonais (voir EI n° 686) portant sur ses lasers, ses filtres optiques accordables, sa plate-forme modulaire pour le test des systèmes DWDM* et ses testeurs optiques portables. JDSU s'est porté acquéreur de son compatriote Circadiant Systems qui commercialise des équipements de test SFP+, 10 Gigabit Ethernet et d'autres signaux stressés pour le laboratoire et la production. Exfo Ingénierie électro-optique a, quant à lui, racheté le suédois PicoSolve, spécialisé dans les oscilloscopes à échantillonnage optiques. Cette acquisition va donner l'opportunité au Québécois de viser un marché mondial des équipements de réseaux optiques à 40 et 100 Gbit/s, qui devrait connaître un taux de croissance annuel composé de 46,2 % de 2009 à 2011 et atteindre 5,1 milliards de dollars, selon le cabinet d'études Infonetics Research. « La migration vers les réseaux à 40 Gbit/s, voire directement vers ceux à 100 Gbit/s – plus économique à faire – pour les phases d'étude et de validation chez les constructeurs constitue pour l'instant l'un des principaux moteurs du marché de l'instrumentation télécoms. Nous pouvons également compter sur la poursuite du déploiement des réseaux triple play jusqu'à l'abonné et la migration vers les technologies Ethernet », confirme M. Corel.L'IEEE et l'OIF (Optical Internetworking Forum) travaillent actuellement sur les aspects normatifs (voir EI n° 687), respectivement sur le projet de spécification IEEE 802.3ba(1) pour l'Ethernet à 40 et 100 Gbit/s sur fibre optique et sur câble en cuivre et les caractéristiques électromécaniques d'un module d'interface optique. Mais les fournisseurs de systèmes de test ont d'ores et déjà fait évoluer leurs solutions pour les rendre compatibles avec ces nouveaux réseaux… en partie, en tout cas. L'américain Ixia a tout récemment annoncé le premier équipement de test du marché conforme à la spécification IEEE 802.3ba, avec un module émetteur-récepteur optique MSA (Multi-Source Agreement) pour son 100 GE Development Accelerator System.En s'astreignant à ne tester qu'un seul chemin de transmission à la fois dans l'attente de systèmes supportant le test de quatre ou dix liaisons, les équipements de test optique existant pour les liaisons 10 Gbit/s pourront très bien assurer les mesures des paramètres comme la gigue des délais, l'amplitude ou encore le taux d'erreurs BER.Amélioration des testeurs existantsAnritsu a, par exemple étendu les fonctionnalités de son analyseur de qualité de signal MP1800A dans cette optique. Les options logicielles MX180000A-001 (précodage) et -002 (décodage) apportent en effet les possibilités de test des réseaux 100 Gbit/s du MP1800A en lui faisant bénéficier du support des schémas de modulation de phase optique DP-QPSK* (Dual-Polarization Quadrature Phase-Shift Keying), DQPSK (Dual QPSK), DPSK (Differential Phase-Shift Keying) et ODB (Optical Duo-Binary). Autre nouveauté, Agilent Technologies a annoncé l'analyseur de modulation optique N4391A, qui est basé sur un oscilloscope numérique Infiniium 90000, une version spéciale du logiciel d'analyse de signaux vectoriels 89600 et un récepteur cohérent optique supportant les débits de données allant jusqu'à 100 Gbit/s. Quant à l'américain Tektronix, il a ajouté à son oscilloscope à échantillonnage DSA8200 les deux modules monovoies d'analyse de données série 80C10B et 80C25GBE pour l'analyse des données série numériques jusqu'à un débit de 40 ou 100 Gbit/s.* cf lexique page 42(1) La version 2.0 de l'IEEE 802.3ba a été annoncée en mars 2009.

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