Couverture ElectroniqueS n°127

Frappés par la crise, les exposants du salon Display ont retrouvé quelque espoir avec des projets précis qui se dessinent à moyen terme. Les visiteurs, eux, ont eu affaire à une manifestation de bonne facture faite de nouveaux produits et de conférences dignes d'intérêt. La crise économique actuelle laissait augurer le pire pour cette onzième édition du salon Display qui s'est tenue du 31 mars au 2 avril dernier, à Paris, conjointement avec les manifestations RTS Embedded Systems et Machine to Machine. Et pour corser l'affaire, la liste des exposants présents cette année s'est appauvrie encore un peu plus. L'absence, entre autres, d'Axess Technology, qui n'avait jusque-là raté aucune des dix premières éditions, a été particulièrement remarquée. En dépit de cela, la plupart des exposants – Densitron, Eurocomposant, Equipements Scientifiques, GSR Technology, LCD Mikroelektronik, Rutronik, Sodimatel Fasteners et Syscom – ont tiré un bilan plutôt satisfaisant du salon avec « des contacts de qualité », présentant « un intérêt prononcé » pour les solutions d'affichage et surtout ayant en tête des « projets précis et concrets ». Voilà qui devrait remettre un peu de baume au c&oelig;ur d'acteurs subissant la crise depuis plusieurs mois, même si la plupart de ces projets ne se concrétiseront qu'en 2010. Plus nombreux que l'an passé avec 5 800 entrées comptabilisées sur l'ensemble des trois salons, les visiteurs ont, eux aussi, trouvé des motifs de satisfaction, tant du côté de l'exposition que de celui des conférences (nous reviendrons d'ailleurs sur certaines d'entre elles dans notre prochain numéro). L'exposition a notamment été l'occasion de dégager quelques tendances de fond dans les applications industrielles, à commencer par l'implication de plus en plus pressante des fabricants généralistes de LCD-TFT grands formats. Ainsi, Eurocomposant a-t-il présenté un modèle de 32 pouces de la gamme Public Display de LG Display, gamme spécifiquement conçue pour l'affichage dans les lieux publics et qui se décline également en diagonales de 42, 47 et 52 pouces. Disponibles en mode paysage ou portrait, ces afficheurs intègrent la technologie IPS (In Plane Switching) qui leur confère des angles de vue de 178° dans toutes les directions sans inversion de couleur. Des déclinaisons transflectives de ces écrans, pour applications extérieures, seront bientôt disponibles sous l'appellation Shine-Out. Le transflectif semble d'ailleurs revenir sur le devant de la scène. Sharp a ainsi lancé un modèle de 12,1 pouces fonctionnant sur ce mode, présenté sur le stand de Syscom. Il faut néanmoins débourser pour cela 40 à 50 % de plus que pour un LCD transmissif… Ce distributeur nous a par ailleurs annoncé la commercialisation par Sharp, pour le début de l'été, d'un LCD-TFT de 40 pouces, destiné lui aussi à l'affichage public, et dont le bord du module ne dépasse pas 4 mm autour de l'écran, facilitant ainsi la conception de murs d'images. Chi Mei Optoelectronics, quant à lui, continue son opération de séduction auprès des industriels. « Sur certains modèles, CMO garantit une pérennité de dix ans, ce que n'offrent pas toujours les fabricants estampillés “ industriel ” », affirme Christophe Desage, directeur commercial de Densitron France, l'un des représentants du Taïwanais. Côté pérennité, Optrex ne semble devoir recevoir de leçon de personne. La société présente au salon via ses trois distributeurs – Densitron, Eurocomposant et Syscom – commercialise en effet la énième version de son LCD-TFT industriel de 12,1 pouces dont c'est la onzième année de production avec la même mécanique. La dernière mouture propose un gain en luminance et en contraste et présente des angles de vue poussés à 160°, ainsi qu'une plage de températures de fonctionnement étendue de - 30°C à + 80°C. Une offre de plus en plus diversifiéeLes LCD-TFT à luminance élevée pour applications extérieures constituent une autre tendance de ce salon. Optrex, justement, propose des modèles VGA de 10,4 pouces, SVGA de 12,1 pouces et XGA de 15 pouces, tous rétroéclairés par lampes CCFL, avec à la clé, une luminance atteignant 1 500 cd/m2. Parallèlement, le fabricant lance des déclinaisons rétroéclairées par DEL dont la luminance maximum est fixée à 800 cd/m2. Cette dernière sera portée au-delà de 1 000 cd/ m2 l'an prochain pour concurrencer les modèles haute luminance à lampes CCFL (voir EI n° 687). Dans la même veine, Eurocomposant a présenté un LCD-TFT XGA de 12,1 pouces rétroéclairé par DEL, signé Prime View International (PVI), dont la luminance s'élève à 1 000 cd/m2, alors que sa consommation est donnée pour seulement 7,5 watts. Enfin, les LCD-TFT à haute luminance étaient également présents chez Rutronik via la société allemande i-sft spécialisée, entre autres, dans les modules d'affichage LCD durcis. Avec des modèles de 12,1, 15 et 17 pouces, la gamme Ecoinsight, notamment, concilie luminance très élevée (jusqu'à 1 600 cd/m2) et considérations écologiques grâce à une technologie de rétroéclairage propriétaire. Il s'agit en fait d'une variante de la technologie CCFL censée offrir « un meilleur rendement lumineux – jusqu'à 120 lm/W dès cette année – tout en étant moins polluante à produire que les autres technologies de rétroéclairage », selon Jean-Pierre Jolivet, responsable de la division affichage de Rutronik en France. Le salon n'a pas non plus oublié les afficheurs Oled dont les déclinaisons à matrice active (AM-Oled) intéressent de plus en plus les industriels grâce à une durée de vie dépassant désormais les 25 000 heures et des prix en baisse. Densitron a notamment présenté le modèle de 7,6 pouces de CMEL, filiale de CMO, désormais en production de volume, tandis qu'Eurocomposant a exposé ceux d'Ampire (qui ne fabrique pas lui-même ses dalles AM-Oled) déclinés en diagonales de 2, 2,4, 2,8, 3,4 et 4,3 pouces. Enfin, n'oublions pas non plus les technologies émergentes avec, notamment, un afficheur souple de 9,7 pouces à encre électronique de PVI dévoilé chez Eurocomposant. Cet écran est piloté à l'aide d'une matrice active dont la fabrication est réalisée selon le procédé EPLaR (Electronics on Plastic by Laser Release) développé par Philips et dont PVI détient la licence en exclusivité. Nous vous donnons rendez-vous dans notre prochain numéro dans lequel nous reviendrons sur cette manifestation pour évoquer les technologies tactiles.

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