Couverture ElectroniqueS n°127

Annoncés simultanément, les MSO 2000 de Tektronix et les DLM 2000 de Yokogawa sont des oscilloscopes pour signaux mixtes faisant office d'entrée de gamme chez ces fabricants. A ce titre, ils rendent économiquement accessibles au plus grand nombre ce type d'appareils. Ce qui est aussi le cas de l'offre d'Hameg récemment élargie avec l'arrivée de deux modèles. Après avoir été le dernier constructeur majeur d'oscilloscopes à venir au concept MSO (Mixed signal oscilloscope ou oscilloscope pour signaux mixtes) avec l'introduction de ses MSO 4000 en 2007 (Electronique n° 181, p. 32), Tektronix enrichit sa gamme en la matière avec des produits à faibles coûts, les MSO 2000. Ces derniers, qui existent aussi en versions DPO (Digital phosphor oscilloscope (1)), sans voies logiques, comblent un vide laissé vacant par les principaux acteurs du domaine, à savoir celui des instruments dont le prix s'inscrit dans une fourchette allant de 1 500 à 5 000 $.Rappelons qu'un oscilloscope pour signaux mixtes, en plus de ses entrées analogiques traditionnelles, dispose de voies d'analyse logique temporelle. L'intérêt de cette approche est son adéquation au développement de systèmes sur lesquels transitent différents types de signaux, ce qui arrive quand sont montés sur une carte des convertisseurs A/N ou N/A, des DSP, des microcontrôleurs… Bien sûr, rien ne vaut des voies analogiques pour représenter précisément un signal, quelle qu'en soit la nature. Mais un MSO a l'avantage de multiplier les entrées des appareils, une faculté indispensable dès que quatre voies d'analyse ne suffisent plus. Son autre mérite est de permettre la visualisation simultanée de l'ensemble des acquisitions avec une même échelle temporelle.En haut de gamme, Tektronix reste fidèle aux oscilloscopes numériques classiques, tout en leur procurant avec son kit iView la possibilité d'être associés à l'un de ses analyseurs logiques TLA 5000B ou TLA 7000, les signaux analogiques étant susceptibles d'être affichés en parallèle avec les autres sur l'écran des TLA. On notera d'ailleurs que ce kit iView peut être utilisé avec la quasi-totalité des oscilloscopes Tektronix, y compris ses derniers-nés, les DPO/MSO 2000.Adepte plus ancien du concept MSO, Yokogawa le décline sur sa nouvelle entrée de gamme DLM 2000, destinée à remplacer ses séries DL 1600 et DL 1700. Jusqu'alors, la firme nipponne, dont les matériels en test et mesure sont commercialisés en France par MB Electronique, réservait cette approche à des modèles plus évolués, les DL 97xxL et DL 95xxL de bande 500 MHz ou 1 GHz.Chez LeCroy, l'ajout d'un boîtier externe transforme un oscilloscope traditionnel en MSO. On notera que ce fabricant autorise cet ajout sur ses appareils de milieu et haut de gamme : les familles WaveSurfer, WaveRunner, WavePro et WaveMaster. Il est vrai que LeCroy n'a pas d'analyseur logique à son catalogue.Pour sa part, AgilentTechnologies, que l'on peut considérer comme un pionnier en matière de MSO (2) et qui est à l'origine de l'appellation, fournit de tels produits en moyenne gamme, avec ses séries 6000, 7000 et Infiniium 8000. La plupart des modèles Infiniium, comme ceux de la série 6000, sont susceptibles de bénéficier du kit E5850A, comparable à iView de Tektronix, pour être couplé à un analyseur logique 16800 ou 16900.On signalera par ailleurs l'existence de voies logiques sur les oscilloscopes numériques HM 1508-2 et HM 2008 d'Hameg, qui sont de surcroît capables de fonctionner en mode analogique avec leur tube cathodique. Avec ses HMO 352x, la société allemande annonce ses premiers modèles exclusivement numériques dotés d'un écran plat VGA couleur. En option, ils accueillent huit ou seize voies logiques.Enfin, le chinois Rigol Technologies propose des versions MSO pour ses appareils à deux voies entre 25 MHz et 100 MHz Une partie des matériels Rigol constitue la série d'entrée de gamme DSO 3000 à deux entrées d'Agilent, mais celui-ci s'en tient en la circonstance à des produits dépourvus de voies logiques.Huit ou seize voies logiques en optionPour leur part, les HMO 3522 et HMO 2524 complètent par le haut la gamme d'oscilloscopes d'Hameg jusqu'ici limités à deux voies de 200 MHz. Les derniers-nés présentent en effet une bande de 350 MHz et le HMO 3524 est le premier appareil de la firme allemande à être doté de quatre voies analogiques. Moyennant l'ajout d'une option, les HMO 352x offrent huit ou seize voies d'analyse logique temporelle. Une telle option est peu onéreuse puisque les huit canaux logiques sont commercialisés à quelque 300 euros, les seize étant eux proposés pour 500 euros.Ces instruments ne sont pas les seuls du catalogue Hameg à disposer de voies logiques : en option, le bicanal HM 2008 à 200 MHz en accueille quatre, tandis que le HM 1508-2 à 150 MHz possède deux voies analogiques et deux logiques. Avec leur tube cathodique, ils sont aptes à opérer en mode analogique comme en mode numérique. Comme on le constate, les HMO 352x peuvent être équipés d'un nombre supérieur de canaux logiques. Ceux-ci acquièrent jusqu'à 1 GHz, soit deux à quatre fois moins vite que les voies analogiques (4 Géch./s en entrelacé).Tous deux sont capables d'opérer en temps équivalent sur signaux répétitifs avec une fréquence de 50 Géch./s. Intégrant une fonction de comptage sur six chiffres, ils sont à même de réaliser des calculs de FFT et bénéficient d'un éditeur de formule pour traitements complexes. Munis en standard de trois ports USB, dont un en face avant, ils acceptent en option un lien GPIB ou Ethernet. En termes de prix, il faut compter 3 190 euros pour une version à deux voies et 3 990 euros pour le modèle à quatre voies, sans option d'analyse logique.(1) Un DPO ou oscilloscope à phosphore numérique, intitulé propre à Tektronix, peut, comme son nom l'indique, simuler le comportement du phosphore des écrans à tube cathodique des appareils analogiques classiques, en affichant des courbes dont la luminosité (ou la couleur) est fonction de la fréquence d'occurrence des points constitutifs des signaux. (2) Les premiers MSO d'Agilent sont apparus en 1996 (Electronique n° 60, p. 22).

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