Couverture ElectroniqueS n°127

Dopé par le vieillissement de la population, le secteur médical se développe rapidement. Il exige toutefois une traçabilité et une qualité sans faille, et a besoin de s'appuyer sur des services de conception à la hauteur. A mesure que les populations des pays riches vieillissent et que progresse le diktat du « rester jeune », le secteur médical prend de l'ampleur. D'autant plus que les avancées techniques révolutionnent les habitudes et les gestes de ce secteur : maladies dépistées de plus en plus tôt, interventions chirurgicales de plus en plus ciblées et de moins en moins invasives (utilisation de laser…), arrivée de prothèses intelligentes, développement de la luminothérapie… Internet et le sans-fil dopent par ailleurs les diagnostics et les traitements à distance. Enfin, l'esthétique prenant de plus en plus d'importance, le secteur du paramédical s'enrichit d'analyseurs de peau, de cheveux…Face à tout ce potentiel, les sous-traitants de l'Hexagone, en mal de diversification comme la plupart de leurs confrères, ne pouvaient pas rester de marbre. Pour certains, comme Emka Electronique dont une division s&oelig;ur est dans le médical, l'affaire était déjà entendue. Pour d'autres, comme Asica (38 % du chiffre d'affaires en médical aujourd'hui), Pige Electronique (25 % du CA en médical), Eolane (8 %) qui est certifié Iso 13485 (l'Iso 9001 pour le médical) depuis une dizaine d'années, Lacroix Electronique (5 %) qui vise, pour 2009, la certification Iso 13485 de son centre allemand (Prehtronics) ainsi que de son usine polonaise, le choix fut délibéré et… avisé. D'autres encore, la plupart à vrai dire, bien qu'ils n'en soient qu'aux prémisses, comptent bien prendre une place de choix sur ce marché.Une qualité irréprochableEn outre, il est fait obligation au fabricant de conserver l'ensemble des documents relatifs à la mise au point du produit dans une aire de stockage sécurisée pendant plus d'une dizaine d'années. Aujourd'hui, cette traçabilité bénéficie, il est vrai, de la mise en place des progiciels de gestion intégrée (ERP) dans les entreprises, progiciels auxquels sont interfacés des modules de traçabilité incluant des lecteurs de codes à barres. C'est le cas chez tous les sous-traitants précités.Enfin, le médical requiert une qualité irréprochable : d'où de nombreux tests fonctionnels, de tenue en température, de vieillissement… opérés par les sous-traitants de ce domaine. « Le médical est un grand consommateur de tests fonctionnels », remarque M. Kerdo (Pige). D'une manière générale, l'équipement médical est contrôlé et testé plus souvent que tout autre produit (excepté ceux de l'aéronautique et la Défense). Ce qui a évidemment un impact sur le coût du produit : « Les tests représentent de 30 à 35 % de la valeur du matériel médical contre de 15 à 20 % dans les autres secteurs », précise M. Le Turdu. Exemple : une table complètement automatisée pour bloc opératoire a nécessité des tests fonctionnels et in situ de chacune de ses cartes constitutives, et quatre tests fonctionnels de l'ensemble (trois chez Asica, et un chez le client).S'il est exigeant, le marché de l'électronique médicale et paramédicale n'en est pas moins un marché en devenir. « Les PME du médical ont de plus en plus besoin d'interlocuteurs de leur envergure, de la même façon que les grands OEM s'adressent aux grands sous-traitants », remarque ainsi M. Bedouin (Lacroix). Ce qui ne signifie pas que les grands équipementiers du médical boudent les PME de la sous-traitance. Loin de là : Asica a ainsi mené de 20 à 25 projets (conception et/ou industrialisation et/ou fabrication) avec Carestream Health (groupe Kodak) qui fournit 80 % des cabinets dentaires de l'Hexagone en équipements de radiographie numérique faciale ; Elle a réalisé des respirateurs artificiels et des audiomètres pour deux autres grandes sociétés. Lacroix Electronique est, quant à lui, impliqué dans la réalisation d'appareils de laboratoire, ainsi que d'équipements multimédias et de communication pour le suivi des malades à domicile. Ce sous-traitant s'intéresse aussi au marché de l'électronisation des prothèses. Eolane revendique des travaux sur des échographes, des enregistreurs de rythme cardiaque, des assistants respiratoires ainsi que des défibrillateurs. Pige Electronique a réalisé, quant à lui, des enregistreurs cardiaques dont un modèle ambulatoire a été récompensé à Cap'Tronic (voir encadré), et, dernièrement, une électronique de contrôle - commande pour des matelas pneumatiques anti-escarres.(*) Groupement pour l'évaluation des dispositifs médicaux, le Gemed est l'autorité du LCIE pour la certification Iso 13485.Trois classes et quatre catégories de matérielsLe Gemed, un département du LCIE en charge du secteur médical, répertorie les matériels médicaux en trois classes, en fonction de leur incidence potentielle sur l'humain. La classe 3 (à risque potentiel critique) comprend les équipements les plus invasifs (implants…). En général, ces derniers sont réalisés par les équipementiers eux-mêmes. Asica étudie toutefois en coopération avec un service de cancérologie, un produit de classe 1, un capteur de température implantable sous la clavicule, permettant de visualiser l'évolution de la maladie. La classe 2 comprend deux sous-classes : 2A à risque potentiel modéré et 2B à risque potentiel élevé. Les 2A et 2B regroupent les matériels d'accompagnement des malades (respirateur, par exemple), matériels pour lesquels l'accréditation du Gemed ou la certification Iso 13485 est requise. La classe 3 (risque potentiel faible) ne nécessite pas, quant à elle, d'accréditation.Les dispositifs médicaux sont également classés en quatre catégories en fonction de leur rapport au corps humain. La catégorie DM (dispositif médical) concerne les appareils externes non actifs, la DM1, les équipements externes actifs, la DMI, les dispositifs implantables, et la DMI1, les implantables actifs (pacemaker, par exemple).Les pays leaders en médicalLes Etats-Unis sont considérés comme un pays de pointe en médical. Tout comme Israël qui est à l'origine de beaucoup d'avancées technologiques et de brevets. En Europe, l'Allemagne est considérée comme un pays innovant. Elle abrite d'ailleurs un grand salon, Compamed (Düsseldorf, du 18 au 20 novembre prochains). La France bénéficie, elle, d'une longue tradition de recherche en médical. Fans des microsystèmes, la Corée et le Japon talonnent maintenant les Occidentaux.Cap'Tronic récompense un électrocardiographe fabriqué par pige electroniqueLors du dernier Forum de l'Electronique (Villepinte, du 30 septembre au 2 octobre 2008), l'un des cinq trophées Cap'Tronic (prix initié par Jessica), trophées qui récompensent les PME ayant innové au plan de l'électronisation, a été décerné à Parsys Santé pour un électrocardiographe portatif, le TéléCardia, réalisé avec l'aide du sous-traitant Pige Electronique. Cet équipement permet à toute personne atteinte d'une maladie cardiovasculaire de réaliser un électrocardiogramme par simple application d'une sonde sur sa poitrine, et de transmettre les résultats obtenus à un centre médical, via la technologie sans fil Bluetooth, puis un modem téléphonique. Le TéléCardia utilise un DSP avec algorithme d'électrocardiogramme (ECG) embarqué, ainsi qu'un dispositif de synthèse vocale à algorithme de traitement de la parole de type Speex (logiciel ouvert).

Le médical, un marché à fort potentiel de croissance

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

Le médical, un marché à fort potentiel de croissance

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure