Couverture ElectroniqueS n°127

Wind River annonce une solution de virtualisation dédiée aux marchés de l'embarqué. Etroitement intégrée à son OS temps réel VxWorks et à ses distributions Linux, cette solution a été développée en interne. Déjà bien implantées sur le marché des serveurs informatiques, les technologies de virtualisation* sont en passe de s'imposer aussi dans le domaine de l'embarqué. Qu'un éditeur généraliste spécialiste de l'enfoui comme Wind River décide, après moult réflexions, de lancer sa propre solution de virtualisation en est la preuve flagrante. L'Américain compte proposer un « hyperviseur » (selon les propres termes de la société) qui sera étroitement couplé avec ses propres OS embarqués VxWorks et Linux, tant en mode AMP(*) que SMP(*) dans les configurations multic&oelig;urs. Des outils de développement ad hoc, jugés « indispensables pour obtenir les performances attendues », seront également fournis. « Dans le cadre de notre programme « Early Access », quelques clients ont déjà en main la technologie, indique John Bruggeman, chief marketing officer de Wind River. Sa disponibilité générale est prévue vers la fin 2008 ». Avec cette offre de virtualisation, l'Américain cible au premier chef les marchés des télécoms, des automatismes industriels et de l'électronique grand public, mais l'éditeur a également des visées sur le médical et l'automobile. Enfin, d'autres systèmes d'exploitation pourraient être supportés ultérieurement. Un poids lourd entre en scèneLes solutions de virtualisation autorisent, rappelons-le, l'exécution simultanée de plusieurs environnements logiciels sur un même processeur. A ce titre, elles peuvent optimiser l'usage des ressources matérielles (avec des avantages en termes de coût et de consommation), sécuriser un environnement critique par rapport à un OS « ouvert » (comme Windows ou Linux), simplifier le portage d'applications ou de protocoles historiques sur de nouvelles plates-formes, et faciliter la migration vers des architectures multic&oelig;urs. Jusqu'ici, toutefois, la virtualisation restait le pré carré de deux catégories de sociétés. D'un côté, de petites entreprises focalisées exclusivement sur ces technologies, à l'instar d'un OK Labs, d'un Trango (lire notre article page 5) ou d'un VirtualLogix. Et, de l'autre, des éditeurs d'OS embarqués très présents sur les marchés de la Défense et de l'aérospatial et soucieux de compléter leur offre avec une solution de virtualisation qui satisfasse les contraintes de sécurité et de sûreté de fonctionnement de leurs clients (Green Hills, LynuxWorks ou Sysgo, par exemple). Avec Wind River et son chiffre d'affaires de 380 millions de dollars, c'est non seulement un poids lourd qui entre en scène, mais également un généraliste de l'embarqué. Les activités de l'éditeur se répartissent à peu près à égalité entre les télécoms et réseaux (30 à 33 % du CA), la Défense et l'aérospatial (24 à 26 %), l'industriel (25 %) et l'électronique grand public, téléphonie mobile comprise (environ 20 %). « Nous travaillons depuis deux ans sur les technologies de virtualisation et nous avons expérimenté les différentes solutions existantes, mais aucune d'entre elles ne nous a satisfaits, précise John Bruggeman. Certaines d'entre elles achoppent sur les performances, d'autres sont d'une empreinte mémoire beaucoup trop importante, d'autres encore présentent des caractéristiques qui rendent les certifications dans des domaines comme la Défense, l'aérospatial ou le médical difficiles ». L'hyperviseur de Wind River, dont la taille n'excéderait pas cinq à dix mille lignes de code, bénéficierait de fonctionnalités issues de produits proposés par l'éditeur sur des marchés où la sécurité et la sûreté de fonctionnement sont des « must », tels que les produits compatibles MILS (Multiple Independent Levels of Security). *cf lexique page 50 (*) SMP : traitement multiprocesseur symétrique ; AMP : traitement multiprocesseur asymétrique. Forcing sur le marché des terminaux mobilesDéjà fortement impliqué dans l'Open Handset Alliance, alliance en charge d'Android, et dans la Fondation LiMo (Linux Mobile) (voir EI n° 660 et EI n° 663), Wind River tente de mettre tous les atouts de son côté pour percer définitivement sur le créneau des terminaux mobiles. L'éditeur s'est ainsi rapproché d'Intel pour développer une plate-forme Linux ouverte, basée sur du code source issu du site Moblin.org, site plus ou moins géré par le numéro un mondial des semiconducteurs, et dédiée au marché des terminaux Internet mobiles (Mobile Internet Devices ou MID). Dans la foulée, l'éditeur proposera une offre commerciale référencée Wind River Linux Platform for Mobile Internet Devices, articulée autour de cette plate-forme et optimisée pour l'architecture Centrino Atom d'Intel. Cette offre intégrera une distribution Linux, un jeu d'intergiciels et des applications mobiles. La disponibilité de la plate-forme ouverte et du produit Wind River Linux Platform for MID est prévue pour 2009. A signaler que les deux entreprises ont signé un partenariat du même type sur le marché des équipements d'information et de divertissement pour l'automobile. La disponibilité de la plate-forme Wind River Linux Platform for Infotainment est attendue dans le courant du troisième trimestre 2008.

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